Cultiver le maïs au Yukon serait plus près de la réalité que de la fiction

Des rangées de maïs
Trois rangées de maïs de variétés différentes poussent à la ferme expérimentale, mais leurs résultats varient beaucoup d’une rangée à l’autre. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

À la ferme expérimentale du Yukon, trois rangées de maïs se dressent au fond du jardin. Certaines variétés n’arriveront pas à maturité cet été, alors que d’autres pourront bientôt être récoltées.

Est-ce que le maïs peut vraiment pousser au nord du 60e parallèle?

C’est justement ce que l’équipe de la ferme cherche à déterminer avec cette culture.

Nous avons choisi de planter du maïs cette année et l’année dernière parce que c’est différent de presque tout ce que nous cultivons ici. Et comme c’est surtout cultivé dans le Sud, c’est une illustration très claire des effets des changements climatiques qu’on peut démontrer, souligne l’assistante à la recherche en agriculture Erin McBryan.

Une femme regarde la caméra devant un champs de maïs.
Erin McBryan travaille à la ferme expérimentale du Yukon sur le projet de culture du maïs. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Elle explique que les changements climatiques peuvent avoir un impact, parfois positif, sur l’agriculture, notamment avec le réchauffement des températures qui permet la culture de variétés qu’on ne voyait pas au territoire il y a 20 ans.

Je pense qu’un jour nous pourrons cultiver le maïs commercialement au territoire, mais nous ne sommes pas encore rendus là. Nous collectons encore des données pour déterminer si c’est une culture viable ou non, dit-elle.

Dans sa présentation, Erin McBryan souligne toutefois que les changements climatiques apportent d’autres défis aux agriculteurs du nord, notamment l’arrivée d’insectes nuisibles encore inconnus au Yukon et une météo qui peut être imprévisible.

Plusieurs curieux et fermiers enthousiastes sont venus jeter un œil au projet, certains pour comparer avec leurs propres expériences.

Nous tentons de faire pousser du maïs depuis quelques années et nous avons eu un peu de succès. Alors, c’est bien de pouvoir venir voir ce qui se fait aussi ici et si nous pouvons échanger des idées, explique Allen Wootton, venu assister à la présentation.

Les tests de cette année ont, par exemple, permis de déterminer un taux de succès plus élevé chez les plants qui avaient passé de deux à trois semaines à l’intérieur, avant d’être replantés au fond du grand jardin.

Gros plan d'un maïs
Pour une deuxième année de suite, l’équipe derrière la ferme expérimentale du Yukon expérimente la culture du maïs au nord du 60e parallèle. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Le climat un peu plus froid du Yukon a tout de même laissé sa marque.

Un épisode de gel a déjà touché les plants qui affichent un feuillage tirant sur le jaune et le brun, plutôt que sur leur vert clair habituel. Les effets de ce gel sont encore observés par l’équipe de la ferme.

La ferme expérimentale a également une vocation éducative. Dans quelques semaines, les élèves de l’École secondaire catholique St. Francis of Assisi pourront venir récolter les quelques épis qui seront parvenus à pousser cet été.

Pour Allen Wootton, même si le rendement n’est pas encore très grand, cultiver le maïs à sa petite ferme du chemin Mayo en vaut amplement les efforts.

Ça goûte tellement bon ce qu’on fait pousser nous-mêmes, c’est vraiment merveilleux. Je crois que nous avons six épis jusqu’à présent.

Avec des informations de Cheryl Kawaja

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