Des artistes inuit et coréens collaborent à la Biennale de Gwangju 2024

Deux personnes observent une oeuvre d'art.
Cérémonie d’ouverture de l’exposition canado-coréenne à la Biennale de Gwangju 2024. (Photo : Coopérative West Baffin)

Une adaptation d’un texte d’Eilís Quinn.

Des artistes inuit et coréens font équipe pour présenter leurs œuvres à la 15e Biennale de Gwangju, en Corée du Sud. Les organisateurs espèrent que cette initiative permettra au public de découvrir les différents points de vue des artistes sur le concept de « chez-soi ».

L’exposition, qui s’inscrit dans le cadre de l’Année des échanges culturels 2024-2025 Canada-Corée, présente les œuvres de six artistes inuit de la Coopérative de West Baffin à Kinngait, au Nunavut, et de trois artistes coréens contemporains.

L’exposition comprend un ensemble de six dessins déjà exposés ainsi qu’une nouvelle lithographie créée pour l’événement de cette année.

De part et d’autre, il y avait un tel désir d’en savoir davantage sur leurs homologues dans leur pays respectif, raconte William Huffman de la West Baffin Cooperative au sujet des échanges entre les artistes.

Il ne s’agissait pas seulement de savoir ce qu’un artiste dessine ou sculpte, mais aussi de découvrir sa langue, le type de nourriture qu’il mange, etc.

Favoriser la compréhension grâce au dialogue

Une dizaine de personnes devant le pavillon canadien.

Le pavillon canadien à la Biennale de Gwangju 2024. (Photo : Coopérative West Baffin)Fondée en 1995, cette importante exposition internationale d’art contemporain accueille des artistes du monde entier afin d’explorer des questions importantes, en particulier celles liées à l’identité culturelle, aux droits de l’homme et à la justice sociale.

C’est la deuxième fois que des artistes de la Coopérative de West Baffin participent à la biennale, ce qui leur a permis de renforcer leurs liens avec les artistes et les studios de Gwangju, ajoute William Huffman.

Au début de l’année, des délégations culturelles coréennes se sont rendues à Toronto, à Ottawa, à Iqaluit et à Kinngait pour en apprendre davantage sur la culture inuite.

L’exposition est en quelque sorte une manifestation de l’expérience que les artistes ont eue les uns avec les autres.

Expériences partagées et réflexions politiques

La collaboration a également porté sur des expériences communes, comme le climat, les vêtements traditionnels et la nourriture, ce qui a engendré des discussions sur les similitudes et sur les différences entre les deux groupes.

Ils ont également abordé des questions politiques, notamment les relations tendues entre leurs peuples et leurs gouvernements.

Le soulèvement de Gwangju [une manifestation organisée dans la ville contre un coup d’État militaire en 1980 et violemment réprimée par l’armée] était principalement le fait d’étudiants, d’artistes et de femmes au foyer. En racontant cette histoire aux Inuit, les artistes coréens ont entendu quelqu’un affirmer : « Mes parents ont été déplacés de force par notre propre gouvernement dans l’Arctique. »

« Il s’agit donc de deux histoires très différentes, mais je pense qu’il existe un parallèle entre ces deux cultures et ces deux endroits, qui ont fait preuve de résilience et de capacité de survie, et qui sont extrêmement fiers de leur milieu. »

Des gens en cercle
Conférence de presse à la Biennale de Gwangju 2024. (Photo : Coopérative West Baffin)

Les artistes inuit qui participent à l’exposition de cette année sont Saimaiyu Akesuk, Shuvinai Ashoona, Qavavau Manumie, Pitseolak Qimirpik, Ooloosie Saila et Ningiukulu Teevee. Ju Sae-woongu, Lee Jo-heum et Kim Seol-a sont les trois artistes coréens.

William Huffman espère que l’exposition permettra de mieux faire connaître l’art inuit au niveau international et de renforcer sa présence sur la scène artistique contemporaine.

Il s’agissait vraiment d’un exercice de compréhension », a-t-il déclaré. « Comment est-il possible pour des gens venus d’ailleurs de se réunir dans un lieu étranger et de s’y sentir si à l’aise?

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Eilís Quinn, Regard sur l'Arctique

Eilís Quinn est une journaliste primée et responsable du site Regard sur l’Arctique/Eye on the Arctic, une coproduction circumpolaire de Radio Canada International. En plus de nouvelles quotidiennes, Eilís produit des documentaires et des séries multimédias qui lui ont permis de se rendre dans les régions arctiques des huit pays circumpolaires.

Son enquête journalistique «Arctique – Au-delà de la tragédie » sur le meurtre de Robert Adams, un Inuk de 19 ans du Nord du Québec, a remporté la médaille d’argent dans la catégorie “Best Investigative Article or Series” aux Canadian Online Publishing Awards en 2019. Le reportage a aussi reçu une mention honorable pour son excellence dans la couverture de la violence et des traumatismes aux prix Dart 2019 à New York.

Son reportage «Un train pour l’Arctique: Bâtir l'avenir au péril d'une culture?» sur l'impact que pourrait avoir un projet d'infrastructure de plusieurs milliards d'euros sur les communautés autochtones de l'Arctique européen a été finaliste dans la catégorie enquête (médias en ligne) aux prix de l'Association canadienne des journalistes pour l'année 2019.

Son documentaire multimedia «Bridging the Divide» sur le système de santé dans l’Arctique canadien a été finaliste aux prix Webby 2012.

En outre, son travail sur les changements climatiques dans l'Arctique canadien a été présenté à l'émission scientifique «Découverte» de la chaîne française de Radio-Canada, de même qu'au «Téléjournal», l'émission phare de nouvelles de Radio-Canada.

Au cours de sa carrière Eilís a travaillé pour des médias au Canada et aux États-Unis, et comme animatrice pour la série «Best in China» de Discovery/BBC Worldwide.

Twitter : @Arctic_EQ

Courriel : eilis.quinn@radio-canada.ca

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