Une formation sur le trappage comme moyen de guérison dans le Grand Nord canadien

Les participants au programme de formation sur le trappage ont appris à nettoyer un poisson, le 18 avril 2023. Le poisson est apprêté pendant le printemps et l’été et sert ensuite d’appât lors de la saison de la trappe. (Julie Plourde/Radio-Canada)
Des clients du programme du logement Spruce Bough, à Yellowknife, participent au projet-pilote de formation sur le trappage, offert par le ministère de l’Environnement et du Changement climatique. Une façon pour ces gens aux besoins complexes de reconnecter avec leurs traditions et de favoriser leur guérison.

Rassemblés au parc territorial de la rivière Yellowknife, à quelques kilomètres de la ville, les clients du refuge participent à tour de rôle au nettoyage et au filetage du poisson, utilisé comme appât par les trappeurs. Quelques-uns montrent leurs habiletés, tandis que ceux qui sont moins familiers avec la technique observent.

Les organisateurs du programme préparent du thé, font un feu et supervisent l’activité.

Le refuge Spruce Bough est géré par la Société des femmes de Yellowknife. (Julie Plourde/Radio-Canada)
Le directeur général du refuge Spruce BoughJayson Quesada, se réjouit de voir tout le monde dehors, dans la nature, durant une belle journée de printemps.
La plupart du temps, ils sont au refuge et vont au centre-ville. C’est la seule chose qu’ils font. Mais, quand ils sont dehors, qu’ils font des activités comme celle-ci, on peut voir leurs sourires et ils sont heureux.Jayson Quesada, directeur général du programme de logement Spruce Bough
Jayson Quesada est le directeur du refuge Spruce Bough qui offre un programme de logement à des personnes aux prises avec des besoins complexes de dépendance aux substances et de santé mentale, entre autres. (Julie Plourde/Radio-Canada)
Donner la chance aux plus vulnérables

Ce programme de trappage a tout d’abord été mis au point par le ministère de l’Environnement et du Changement climatique pour la population carcérale du Centre correctionnel du Slave Nord. Fort de son succès, il est maintenant offert toute l’année à cette clientèle. Le ministère veut maintenant l’offrir à d’autres personnes en situation de vulnérabilité.

« Le but du programme est de donner la chance aux plus vulnérables de développer ce genre d’habiletés », dit le coordonnateur des programmes éducatifs, Vincent Casey.

Vincent Casey est le coordonnateur des programmes éducatifs au ministère de l’Environnement et du Changement climatique du gouvernement territorial. Il est l’un des organisateurs du programme de formation sur le trappage offert aux clients du refuge Spruce Bough, à Yellowknife. (Julie Plourde/Radio-Canada)

C’est la quatrième fois que les résidents du refuge se rassemblent dans le cadre du programme. Précédemment, ils ont pu développer des habiletés de survie dans la nature, de préparation des peaux d’animaux et de réparation de machinerie. Une des participantes, Tina Abel, est heureuse d’être sur place. « C’est revigorant […], relaxant et calme », dit-elle.

Un pas vers la guérison

Le refuge Spruce Bough, situé dans l’ancien hôtel Arnica Inn, à Yellowknife, héberge de façon permanente 29 personnes aux prises avec des besoins complexes. La majorité de la clientèle est autochtone et souffre de dépendance à l’alcool et de problèmes de santé mentale. Beaucoup ont vécu des traumatismes. Le refuge offre aussi un programme de consommation d’alcool contrôlée.

Tina Abel participe à la formation sur le trappage. Elle dit que cette activité est revigorante et relaxante. (Julie Plourde/Radio-Canada)

Jayson Quesada estime que des sorties sont bénéfiques pour la santé mentale des clients de Spruce Bough : « On sait qu’ils aiment [faire ce genre d’activités]. Et parce qu’ils combattent leurs dépendances et tous les autres défis qui les affligent, on veut réintroduire leur mode de vie [traditionnel]. Faire un retour dans la nature, ça peut les aider à guérir. »

La plupart des participants au programme de trappage ont appris, enfants, les habiletés de survie en forêt.

Mais, devant la montagne de luttes auxquelles ils font face au quotidien, parfois, cette relation s’est perdue. Myrtle Martha Shingatok dit que, pour elle, être dans la nature lui rappelle les moments qu’elle a vécus sur la terre avec ses parents et ses grands-parents. « C’est agréable d’être ici et d’avoir du bon temps avant que la neige ne fonde », mentionne-t-elle.

Myrtle Martha Shingatok a participé à l’activité de formation sur le trappage au parc territorial de la rivière Yellowknife, le 18 avril 2023.

Pour Vincent Casey, il ne fait aucun doute que la guérison doit passer par la culture traditionnelle. « Les programmes éducatifs qui fonctionnent ont cette connexion avec la culture », dit-il.

Le groupe se rencontrera une dernière fois dans quelques semaines. Les organisateurs verront ensuite si ce projet pilote pourra être offert toute l’année aux clients du refuge Spruce Bough.

Pour regarder le reportage, cliquez ici

Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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