Contrebande de drogue et intimidation : des policiers du Nunavik à Montréal
Des agents du Service de police du Nunavik (SPN) patrouilleront avec des policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans les rues de la métropole au cours des prochaines semaines afin d’encourager des Inuit qui vivent dans le sud à dénoncer des criminels qui acheminent de la drogue au Nunavik.
Le SPVM et le SPN ont convié la presse lundi pour expliquer que des événements survenus dans le Grand Nord depuis le mois de mai dernier ont des répercussions sur le sentiment de sécurité des inuit qui vivent à Montréal. De la contrebande de drogue, organisée par des groupes criminels du sud de la province, est à l’origine « d’agressions » et « d’intimidation » qui ont eu lieu à Montréal.
Des groupes criminalisés du Sud organisent et recrutent des membres inuit qui vivent à Montréal pour acheminer de la drogue au Nunavik, a raconté Pierre Larose, chef du SPN lors d’une conférence de presse à Montréal.
Le chef Larose a ensuite expliqué que les policiers ont réussi à déstabiliser le réseau de contrebande avec différentes opérations.
Cependant, en réponse à ces opérations, des criminels ont commencé à intimider des Inuit qui vivent dans le Sud.
Les policiers veulent donc inciter les victimes à porter plainte en allant à la rencontre des membres de cette communauté au cours des deux prochaines semaines.
Des policiers des deux services de police patrouilleront donc dans les secteurs suivants : centre-ville, Ville-Marie Est, Ville-Marie Ouest, Westmount, Plateau Mont-Royal et Dorval.
Deux semaines, ce n’est probablement pas suffisant, a admis Pierre Larose en conférence de presse, mais c’est un début.
Il a ajouté que l’initiative des deux corps policiers comprend « des patrouilles conjointes dans les quartiers fréquentés par les Inuit, l’échange d’informations détaillées sur les activités criminelles et la transmission de conseils de prévention aux membres de la communauté concernant, entre autres, la manière de signaler les menaces et les comportements de harcèlement aux autorités de façon confidentielle ».
Le fil des événements
Lors de la conférence de presse de lundi, le chef du Service de police du Nunavik, Pierre Larose, a résumé la série d’événements qui a conduit à l’initiative policière.
En mai 2024, des membres d’un groupe criminalisé du sud du Québec ont fait entrer de la drogue et de l’alcool de contrebande dans le village d’Akulivik.
Ces groupes, qui n’ont pas été nommés par les policiers, « ont tenté de recruter des vendeurs et des mules inuit pour transporter des marchandises illégales au Nunavik et à Montréal », a poursuivi le chef Larose en indiquant que les mules et vendeurs étaient surtout des jeunes femmes.
Et puis, en juillet 2024, une situation semblable s’est produite à Salluit, un village situé à l’extrémité nord du Nunavik.
Des perquisitions et des saisies d’alcool et de drogue de contrebande ont alors été effectuées par notre équipe intégrée d’enquête et des opérations policières.
Or, en réponse à ces opérations, les criminels ont répliqué jusqu’ici, a renchéri le chef de police.
À Montréal, par exemple, ils intimident, menacent, agressent des Inuit afin qu’ils gardent le silence et qu’ils ne les identifient pas, a-t-il indiqué.
La Ville salue l’initiative
Le responsable de la sécurité publique au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal, Alain Vaillancourt, a déclaré que l’initiative « s’inscrit bien dans notre volonté de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires, du milieu urbain et des gouvernements autochtones, pour développer des projets, adopter des politiques et offrir des services adaptés aux besoins des communautés autochtones de Montréal ».
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