La Médaille du couronnement du roi Charles III remise à des habitants du Nord

Des médailles sont disposées sur une table en prévision d'une cérémonie d'assermentation à la Citadelle de Québec, le 20 septembre 2024.
Treize résidents du Nord, pour la plupart originaires du Nunavik et du Nunavut, ont reçu une médaille du couronnement du roi Charles III lors d’une cérémonie d’assermentation, vendredi. Photo : Anne-Marie Brisson/Bureau du secrétaire du gouverneur général

Parmi les 59 récipiendaires canadiens, 13 résidents du Nord, pour la plupart originaires du Nunavik et du Nunavut, ont reçu une Médaille du couronnement du roi Charles III pour leur contribution dans les secteurs de la réconciliation, de la santé mentale et du bien-être ainsi que de la nature et de l’environnement.

Lors d’une cérémonie d’assermentation à la Citadelle de Québec, vendredi, la gouverneure générale Mary Simon a décerné cette distinction honorifique, la première approuvée par le roi Charles III, à cinq Nunavummiut, six Nunavimmiut, une Ténoise et un Yukonnais.

Récipiendaires du Nord
Nunavut : Stevie Aulaqiaq, Joanna Awa, Sally Kate Qimmiunaaq Webster, Laakkuluk Williamson Bathory et Reepa Evic-Carleton
Nunavik : Nancy Etok, Alec Gordon, Evie Mark, Zebedee Nungak, Beatrice Deer et Martha Greig
Territoires du Nord-Ouest : Deva Lynn Pokiak
Yukon : Sean McDougall
Parmi les récipiendaires figure Joanna Awa, ancienne journaliste et animatrice du journal télévisé Igalaaq, qui est diffusé en inuktitut sur l’antenne de CBC North.

Elle affirme avoir été stupéfaite d’apprendre la nouvelle cet été : « C’était surréel, comme si j’étais dans un rêve ». Durant sa carrière, Joanna Awa a notamment milité pour la production de contenu original en inuktitut à la télévision et à la radio.

C’est tellement important de raconter nos histoires dans notre langue avec notre propre angle […] plutôt que de s’en tenir à traduire le contenu de l’anglais vers l’inuktitut, soutient-elle.

Elle raconte qu’elle a été émue lorsque la gouverneure générale a choisi de commencer son discours d’assermentation en inuktitut. « C’était un moment fort, dit-elle. Je pouvais voir que ça venait directement de son cœur ».

Les deux femmes ont même partagé un bref moment de complicité lorsque, sous l’effet du trac, Joanna Awa a oublié de poser avec Mary Simon pour un portrait.

Elle m’a dit en inuktitut qu’elle avait elle aussi oublié, dit-elle en riant. Ça m’a détendue un peu!

Deux femmes l'une à côté de l'autre, portant des médailles honorifiques, à La Citadelle de Québec, le 20 septembre 2024.
La gouverneure générale Mary Simon (à gauche) et Joanna Awa (à droite), lors de la cérémonie d’assermentation à la Citadelle de Québec, vendredi. (Photo : Anne-Marie Brisson / Compte Facebook de la gouverneure générale du Canada)

La Nunavimmiut Martha Greig, qui réside à Kuujjuaq, est aussi au nombre des récipiendaires.

Cette sage-femme désormais retraitée a contribué à la création de plusieurs programmes visant à rapprocher les pratiques médicales traditionnelles inuit et occidentale, dont les centres de naissances de Puvirnituq, d’Inukjuak, de Salluit et de Kuujjuaq.

J’ai toujours voulu m’assurer que les femmes inuit n’aient pas à donner naissance loin de chez elles, explique Martha Greig, qui a appris la pratique de sage-femme de ses grands-parents.

« Accoucher n’est pas une maladie; c’est aussi naturel que de respirer ou de vivre, poursuit-elle. Je comprends bien sûr qu’il soit parfois nécessaire de transférer des femmes dans le Sud lorsque leur grossesse présente des risques, mais autrement, nous sommes tout à fait en mesure de soutenir l’accouchement. »

Deux femmes l'une à côté de l'autre, portant des médailles, lors d'une cérémonie d'assermentation à la Citadelle de Québec, le 20 septembre 2024.
Martha Greig (à droite) a travaillé pendant une grande partie de sa vie à rétablir la pratique traditionnelle des sages-femmes au Nunavik. (Photo : Anne-Marie Brisson / Compte Facebook de la gouverneure générale du Canada)

Elle ajoute qu’elle s’est sentie honorée de recevoir une distinction honorifique pour son travail en la matière, au point où elle a d’abord refusé de la recevoir. « Je leur ai dit de la donner à quelqu’un d’autre qui en valait plus la peine », avoue-t-elle humblement.

L’expérience a été très gratifiante et unique, aussi parce que j’ai grandi avec Mary [Simon], qui était l’amie de ma grande sœur, raconte-t-elle.

Au cours de sa carrière, Martha Greig a aussi fait de la sensibilisation aux maladies transmissibles sexuellement et travaillé pour plusieurs associations inuit, dont l’organisme pour femmes inuit Pauktuutit, dont elle a assuré la présidence.

Avec des informations de Lissie Anaviapik

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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