Élections au Canada : les partis gardent leurs acquis dans le Grand Nord

Les députés élus dans les trois territoires : Branden Hanley, Michael McLeod et Lori Idlout. (Radio-Canada)
De nouveaux visages représenteront le Nunavut et le Yukon, mais les partis ont réussi à garder leurs acquis dans les trois territoires du Grand Nord après quelques courses serrées. Le libéral et ancien médecin hygiéniste en chef du Yukon Brendan Hanley remporte la course dans ce territoire. Au Nunavut, la néo-démocrate Lori Idlout conserve le siège de sa prédécesseure. Et aux Territoires du Nord-Ouest, le libéral Michael McLeod en sera à son troisième mandat.
Nunavut
Lori Idlout, au centre, l’emporte sur ses adversaires, la conservatrice Laura Mackenzie, à gauche, et la libérale Pat Angnakak à droite. (Radio-Canada)

La néo-démocrate Lori Idlout a réussi à vaincre ses adversaires Pat Angnakak et Laura Mackenzie et pourra pourvoir le poste laissé vacant avec fracas par sa collègue du NPD Mumilaaq Qaqqaq.

Peu avant l’annonce de sa victoire, Mme Idlout a fait part de sa fierté en raison du soutien qu’elle a reçu.

À son quartier général d’Iqaluit, entourée de bénévoles et de proches, elle avait été très anxieuse en voyant les résultats préliminaires lui donner une petite avance sur ses adversaires.

« C’est surréel, je ne sais pas comment les politiciens peuvent vivre ça chaque fois. »Lori Idlout, candidate néo-démocrate

« Je trouve que j’ai eu une campagne très positive, avec beaucoup d’encouragements et de soutien de plusieurs personnes diversifiées. Des hommes, des femmes, des Inuit, et des non-Inuit. Cela a été magnifique d’avoir un soutien si diversifié », a-t-elle dit.

Avec une superficie d’environ deux millions de kilomètres carrés, la circonscription du Nunavut est la plus grande du Canada.

La candidate du NPD au Nunavut Lori Idlout dans son quartier général d’Iqaluit (Matisse Harvey/Radio-Canada)

À quelques jours du scrutin, les trois candidates se sont réunies pour deux débats télévisés en inuktitut, dont le dernier était organisé jeudi dernier par CBC. Il a surtout été question de logement, de soutien aux aînés et d’insécurité alimentaire.

« Je sentais qu’il était important que je vote aujourd’hui pour faire entendre ma voix », a affirmé Kristen Kownak, une Nunavummiut de 24 ans, à sa sortie du bureau de scrutin d’Iqaluit. « Je crois que nous avons besoin d’un changement de leadership au niveau fédéral », a-t-elle ajouté.

Kristen Kownak, une citoyenne de 24 ans, vote pour la deuxième fois à une élection fédérale. (Matisse Harvey/Radio-Canada)

Elle déplore le fait que le Nunavut se heurte toujours aux « mêmes défis » que lorsque le territoire a été créé en 1999, citant l’insécurité alimentaire et la pénurie de logements.

« J’espère qu’on nous accordera un peu plus d’attention, au Nunavut, que nous en avons eu dans les dernières années », explique quant à elle Jane Tagak, une autre habitante d’Iqaluit.

Environ 21 500 Nunavummiut étaient inscrits sur les listes d’Élections Canada. Parmi eux, 929 ont voté par anticipation, selon des résultats préliminaires.

Au total, 662 habitants du territoire ont reçu une trousse pour voter par la poste. Lundi, Élections Canada avait reçu 601 de ces trousses.

Territoires du Nord-Ouest
Michael McLeod au centre (Radio-Canada)

Après une course serrée qui s’est terminée au petit matin, le libéral Michael McLeod a été réélu pour un troisième mandat.

Vers 1 h 30 mardi, le candidat du Parti libéral l’emportait par près de 700 votes contre son plus proche rival, le néo-démocrate Kelvin Kotchilea. La conservatrice Lea Mollison, la candidate indépendante Jane Groenewegen ainsi que Roland Laufer, du Parti vert, sont arrivés plus loin derrière.

Plus tôt dans la soirée, l’agent officiel de la campagne de Michael McLeod, Kieron Testart, s’est réjoui d’apprendre que son parti formerait le prochain gouvernement fédéral.

« On regarde les résultats ici dans les Territoires du Nord-Ouest, et les résultats sont très bien pour Michael [McLeod], a-t-il assuré. On a besoin d’un gouvernement qui comprend les circonstances du Nord et qui écoute les peuples qui habitent ici, particulièrement les […] Autochtones. »

Le territoire et sa capitale Yellowknife font face à la plus grosse éclosion de COVID-19 depuis le début de la pandémie. Une situation qui a empêché certains habitants isolés qui ne s’étaient pas inscrits pour le vote par la poste de se rendre aux urnes lundi.

Le désinfectant pour les mains et le masque sont de mise aux bureaux de vote. (Mario De Ciccio/Radio-Canada)

La pandémie et ce problème ont d’ailleurs occupé une place importante lors du dernier forum opposant les candidats vendredi.

Quelque 30 000 électeurs ténois étaient inscrits sur les listes d’Élections Canada. De ce nombre, plus de 3300 citoyens ont voté par anticipation, selon des données préliminaires.

Sur les 1494 trousses envoyées, Élections Canada en avait reçu 1171 lundi.

Yukon
Le libéral Brendan Hanley au centre (Radio-Canada)

Les Yukonnais ont arrêté leur choix sur le médecin hygiéniste en chef du territoire qui les a menés à travers la pandémie pendant la dernière année et demie.

Radio-Canada a déclaré le libéral Brendan Hanly élu avec 1000 voix d’avance sur la conservatrice Barbara Dunlop.

Le médecin hygiéniste en chef qui sera désormais député croit que ces résultats serrés démontrent une certaine division au sein de la population canadienne. Ce serait, selon lui, un des effets de la pandémie.

« Il y a une fatigue de la population avec toute la pandémie jusqu’à maintenant. Donc, c’est une population toujours stressée, je crois. Et quand on est stressé par de grands problèmes, il y a naturellement des divisions », affirme-t-il.

Son expérience dans le domaine médical lui permettra, croit-il, de faire valoir les enjeux importants, comme la toxicomanie ou la santé mentale, sur la scène nationale.

Le directeur du scrutin Michael Lauer note toutefois que « les élections au Yukon sont généralement assez serrées. Lors de la dernière élection, le député sortant l’a remporté par 153 voix. À l’heure actuelle, nous avons près de 2300 bulletins de vote spéciaux qui ne seront pas comptés avant mardi. »

Plus de 30 000 électeurs ont été appelés aux urnes, lundi, au Yukon. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Après la fermeture des bureaux de vote, Michael Lauer a indiqué que « la grande majorité des Yukonnais qui voulaient exercer leur droit de vote ont pu le faire ». Il a toutefois ajouté que certains électeurs n’ont pas pu voter, car ils se sont présentés au mauvais bureau de vote.

Environ 30 000 personnes étaient inscrites sur les listes officielles d’Élections Canada au Yukon. Plus de 5300 d’entre elles ont voté par anticipation du 10 au 13 septembre, selon les données préliminaires.

En tout, 2355 trousses permettant de voter par la poste ont été envoyées. Lundi, Élections Canada a reçu 2214 de ces trousses.

Radio-Canada

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