L’école de Colville Lake, aux T.N.-O., comme dans le « tiers monde »
À Colville Lake, aux Territoires du Nord-Ouest, les parents et les élèves de la seule école accueillant les enfants de la prématernelle à la 12e année attendent avec impatience la construction d’un nouveau bâtiment.
L’école de Colville Lake, construite par des membres de la communauté en 1991, est faite de rondins. Le bâtiment principal, de forme octogonale, est un espace ouvert où des murs en contreplaqué font office de séparateurs pour les salles de classe.
Trois bâtiments modulaires au coût de 3,9 millions de dollars seront livrés par la route d’hiver dans les prochains mois afin de créer deux salles de classe préfabriquées et une toilette pour la rentrée 2025-2026.
Pour Sheena Snow, dont les enfants fréquentent l’école, cet ajout ne résoudra pas les problèmes qui affligent le bâtiment. La communauté a besoin d’une nouvelle école, un projet discuté depuis quelques années.
Ce projet est attendu depuis si longtemps que Sheena Snow a perdu espoir de le voir se concrétiser.
Rien ne bouge. Et je ne pense pas que ça va changer, je pense que nous allons rester pris dans le vieux bâtiment en bois pourri et les différents bâtiments modulaires que l’on doit utiliser, dit celle qui, tout comme ses enfants, a fréquenté l’école.
« Dans la communauté, on dirait une école du tiers monde où il n’y a que de la pauvreté partout », lance Sheena Snow, résidente de Colville Lake.
Elle ajoute que ses enfants n’aiment pas aller à l’école en raison de son piètre environnement.
Ils préfèrent rester à la maison, car il fait chaud à la maison, indique-t-elle. En hiver, il fait froid à cause des vieilles fenêtres.
Les salles de classe mobiles ne résoudront pas ce problème, selon elle, car les enfants devront sortir, même lorsqu’il fait -50 degrés Celsius, pour aller d’un bâtiment à l’autre, ce qui peut être dangereux.
Une école par et pour la communauté
Selon des retranscriptions de l’Assemblée législative, le député du Sahtu, Norman Yakeleya, abordait déjà le sujet du remplacement de l’école de Colville Lake en 2015.
Un emplacement a été déterminé, et une étude de planification a été faite, selon des documents environnementaux.
La ministre de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Caitlin Cleveland, dit que le gouvernement communautaire et le gouvernement territorial ont la même volonté de voir ce projet prendre forme. Cependant, contrairement à la plupart des projets de nouvelles constructions, c’est la Première Nation Behdzi Ahda qui le mène, et non le gouvernement ténois.
Cette approche différente prend plus de temps, selon la ministre.
Caitlin Cleveland dit être à l’écoute des inquiétudes des résidents comme Sheena Snow et avoir discuté avec des élèves de ce qu’ils vivent à l’école.
Le gouvernement collabore avec la Première Nation Behdzi Ahda pour finaliser le plan de conception qu’elle a choisi. Son chef, Richard Kochon, a mentionné en septembre qu’une plateforme de gravier a été installée, et un financement, obtenu.
Je pense que le gouvernement et la communauté vont débourser chacun la moitié du financement, dit Richard Kochon.
Selon lui, le fait que la communauté prend en main la conception de l’école lui permet de la planifier de manière à ce qu’elle puisse se centrer sur l’éducation nordique.
On veut que nos jeunes apprennent les manières de faire du Nord, comment travailler dans un climat froid, vérifier les filets dans des eaux froides, comment survivre en hiver aussi, ajoute-t-il.
Avec les informations de Luke Carroll
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