Dans le Grand Nord canadien, des résidents gardent l’espoir de surmonter la crise des opioïdes
À la sortie d’une réunion du conseil municipal, les résidents de Mayo, au Yukon, assurent qu’ils gardent l’espoir de parvenir à endiguer la crise des opioïdes qui sévit dans leur village.
Une soixantaine d’habitants ont fait part de leurs inquiétudes lors de la réunion de lundi soir. Parmi eux se trouvaient aussi des résidents du lotissement où deux hommes ont été retrouvés morts le 11 mars.
Même si la police n’a pas directement lié le double homicide au trafic de drogue, la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun a déclaré l’état d’urgence la semaine dernière et a demandé des mesures strictes pour endiguer la crise.
CBC n’a pas été autorisée à assister à la réunion. Une fois la rencontre terminée, Eliza Moses, qui a vécu toute sa vie à Mayo, a mentionné que les dirigeants de la communauté ont demandé à la population de transmettre leurs idées pour mettre un terme à la crise.
« J’ai un peu d’espoir que quelqu’un va finalement écouter la communauté », souligne-t-elle, ajoutant qu’il s’agit selon elle d’un « bon pas en avant ».
Elle explique que le village de Mayo est une communauté tissée serrée remplie de bonnes personnes et qu’il a toujours été un bon endroit pour élever des enfants, chasser et pêcher. Toutefois, la situation a changé récemment et est devenue inquiétante. Eliza Moses souhaite retrouver ce sentiment de sécurité.
Selon le chef de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun, Simon Mervyn, la réunion était nécessaire pour les résidents. Il décrit la situation dans la communauté comme étant une guerre de la drogue qui perturbe la paix du village.
Simon Mervyn estime que l’éducation est la clé afin de s’assurer que ces problèmes sont limités dans le temps et ne s’étendent pas sur plusieurs générations.
« Comment nous y faisons face ensemble est très important. J’espère que nous mettrons des mesures qui serviront dans les années à venir, soit un plan d’action observé par le reste du monde », dit-il.
Dominic Berleth, qui réside à Mayo depuis une quinzaine d’années, indique que le but de la rencontre était surtout pour lui d’entendre ses concitoyens plutôt que les leaders.
« La communauté commence à comprendre que c’est à elle de faire quelque chose plutôt que de simplement demander aux autorités », dit-il, précisant que Mayo n’est pas le seul endroit à connaître une crise du genre.
« Il y a eu des communautés qui ont aussi dû travailler ensemble pour surmonter des situations comme celle-ci, alors je pense que nous pouvons le faire aussi », ajoute-t-il.
À Whitehorse, une marche organisée par le Conseil des Premières Nations du Yukon aura lieu mercredi en soutien à celles et à ceux qui sont touchés par la crise des opioïdes. Le conseil invite aussi toutes les communautés à allumer un feu sacré à midi.
Avec les informations de Chris MacIntyre et Virginie Ann
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