L’OTAN mène son plus grand exercice dans l’Arctique, sous le nez de la Russie

Des milliers de soldats de 13 pays, dont la Finlande et la Suède, s’exercent en Scandinavie, le 7 mars 2024, dans la foulée de l’expansion de l’OTAN. (Getty image/Leon Neal)

Des milliers de soldats de l’OTAN participent ce mois-ci à un exercice d’artillerie à grande échelle, organisé pour la première fois dans l’Arctique finlandais, une opération perçue comme une démonstration de force face à la Russie voisine.

Les détonations de canons et de roquettes résonnent dans le paysage enneigé et vallonné de la Laponie. Jusqu’à 3600 soldats venus des États-Unis, de Suède, du Royaume-Uni, de France et d’autres pays de l’Alliance prennent part, ici, à des exercices de tirs réels tout au long du mois.

Celui-ci s’inscrit dans le cadre de « Dynamic Front 25 », le plus grand exercice d’artillerie de l’Alliance jamais organisé en Europe, avec des exercices de tir en Finlande, en Estonie, en Allemagne et en Pologne. Un total de 5000 soldats ont été mobilisés.

Ces entraînements de l’OTAN sont de plus en plus destinés à montrer à d’autres pays, surtout à la Russie, que l’Alliance est unie et capable de défendre ses membres, a souligné auprès de l’AFP Joel Linnainmaki, chercheur à l’institut finlandais des Affaires internationales.

Le pays nordique, qui partage une frontière longue de 1340 kilomètres avec la Russie, a abandonné des décennies de non-alignement militaire et s’est joint à l’OTAN après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Cette décision a suscité la colère de Moscou, qui voit l’augmentation de la présence de l’Alliance près de ses frontières comme une provocation et une menace pour sa sécurité.

Le colonel Janne Makitalo pilote l’exercice en Finlande, qui accueille sur son sol un grand exercice de l’OTAN pour la première fois depuis son adhésion.

L’objectif principal : travailler l’interopérabilité entre alliés, en particulier pour ce qui est de l’artillerie, tout en préparant les troupes aux rudes conditions de l’Arctique, a-t-il précisé.

« Bien sûr, cela envoie le message que nous sommes capables de nous entraîner ensemble, que nous développons nos moyens », a-t-il déclaré aux journalistes.

Pour le colonel, « l’artillerie est la pièce maîtresse du champ de bataille, comme l’expérience des combats en Ukraine nous l’a montré ».

Ne voit-il pas un risque de provoquer l’adversaire en déployant la puissance militaire de l’OTAN dans l’arrière-cour de la Russie? Non, a-t-il lancé. Il ne s’agit pas d’une quelconque démonstration de force.

Quoi qu’il en soit, l’adhésion de la Finlande à l’OTAN a ajouté « 280 000 soldats » au flanc nord de l’Alliance.

À Rovajarvi, les troupes ont pris position, parées à tirer, dans un paysage désolé recouvert d’une fine couche de neige et de glace.

À cette époque de l’année au-dessus du cercle arctique, le soleil se lève vers 9 h 30 et se couche moins de six heures plus tard, avant 15 h.

Ce champ de tir et zone d’entraînement de plus de 1.000 kilomètres carrés, est le plus grand d’Europe, attirant les alliés souhaitant s’exercer dans des conditions difficiles.

Il s’agit d’un lieu d’entraînement unique, car c’est l’un des rares endroits où une vraie situation de guerre peut être simulée, a indiqué le lieutenant Antti-Matti Puisto, chef de la section de tir de la brigade finlandaise de Carélie.

Avec des températures qui tombent généralement à -20 degrés Celsius l’hiver, les forces armées finlandaises sont réputées être bien entraînées et équipées pour affronter le froid extrême.

Un principe clé, relève le lieutenant, est de maintenir la chaleur, en portant plusieurs couches de vêtements, et en gardant les campements sec et à l’abri de l’humidité.

Le capitaine Romain, commandant de la Batterie des écrins du 93e régiment d’artillerie de montagne, abonde.

L’objectif est de mettre en pratique nos compétences d’artilleurs et d’alpinistes, en travaillant dans un environnement très froid, a-t-il dit à l’AFP.

La brigade du conscrit et sergent Olli Myllymaki vient de terminer une série d’exercices de tir au moyen de chars K9 dans une forêt enneigée.

Nous sommes en train d’écrire l’Histoire, a-t-il conclu.

À lire aussi :

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *