Un ancien ingénieur de Victoria Gold critique la gestion du gouvernement

Vue sur une mine d'or et un flanc de montagne, le 3 juillet 2024, près de Mayo, au Yukon.
La rupture de la plateforme de lixiviation en tas à la mine Eagle de Victoria Gold, le 24 juin 2024, a provoqué un glissement de terrain. (Photo : Radio-Canada/Camille Vernet)

Un ancien ingénieur de Victoria Gold considère que le gouvernement du Yukon a inutilement forcé la minière à se placer sous séquestre, ce qui a, selon lui, ralenti la gestion environnementale du déversement et limité l’accès aux informations sur le site.

Dans une lettre publiée vendredi dans le journal Yukon News, Nicolas Harvey qualifie le gouvernement territorial « d’auparavant autoritaire et exigeant dans sa supervision de la mine », et le considère dorénavant comme « passif » dans sa gestion de la catastrophe.

Nicolas Harvey a été gestionnaire de l’ingénierie pour la mine Eagle jusqu’à ce que la minière soit prise en charge par l’entreprise PricewaterhouseCoopers (PwC), comme exigé par le tribunal de l’Ontario, le mois dernier.

À l’époque, le gouvernement du Yukon arguait que Victoria Gold n’avait pas les capacités pour gérer le déversement et n’avait pas été en mesure d’effectuer les travaux imposés par le gouvernement.

Or, selon l’ingénieur, Victoria Gold faisait de son mieux pour mitiger les conséquences de l’effondrement d’une partie de sa plateforme de lixiviation en tas, les employés travaillant « de 12 à 16 heures par jour », rapporte-t-il.

Ce n’est pas comme si nous ne faisions rien. Il y avait un plan en place et nous le mettions à exécution, souligne Nicolas Harvey.

Selon lui, le gouvernement a envoyé une série de directives qui n’étaient pas raisonnables ou même réalisables pour la minière.

Construire un bassin de 50 000 mètres cubes en 5 jours, ce n’est pas faisable.

« Je pense qu’ils ont ensuite utilisé ces directives comme un justificatif pour la mise sous séquestre », soutient-il, ne sachant pas exactement pourquoi le gouvernement souhaitait faire une telle chose.

Nicolas Harvey estime que le transfert de responsabilité a ralenti les efforts pour limiter les conséquences environnementales du déversement. Il croit également que le niveau de transparence et de reddition de compte a diminué depuis.

«La dernière mise à jour technique était il y a trois semaines. Il y en avait à chaque semaine avant et maintenant ils ont arrêté. Pourquoi? Peut-être parce qu’ils n’ont rien à partager», dit-il.

Le travail est toujours en cours, assure le gouvernement

La dernière conférence de presse du gouvernement territorial concernant les travaux à la mine Eagle s’est tenu le 23 août, soit un peu plus d’une semaine après la mise sous séquestre de la minière. Depuis, le gouvernement publie une mise à jour hebdomadaire.

Dans son dernier communiqué, publié vendredi, le gouvernement indique que les travaux se poursuivent sur le site de la mine Eagle pour contenir et pour traiter l’eau contaminée, tout en surveillant la stabilité de la plateforme de lixiviation. Il ajoute que la construction de la berme se poursuit.

Entre le 29 août et le 5 septembre, la concentration de cyanure détectée près du ruisseau Haggart et dans le cours d’eau était sous les normes de protection de la vie aquatique, selon le gouvernement. Dans certains cas, aucune concentration de cyanure n’a même été détectée.

Le rapport du territoire indique également qu’aucun nouveau poisson mort n’a été retrouvé dans le ruisseau. Jusqu’à présent, ce sont 78 poissons qui ont été retrouvés morts près du cours d’eau depuis l’incident survenu le 24 juin.

Avec des informations de Caitrin Pilkington

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