Un protocole d’entente pour étudier une aire protégée au Yukon
![Une forêt enneigée avec des montagnes au loin.](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2024/12/ross-river.jpg)
Alors que le Conseil Dena de Ross River travaille toujours avec les gouvernements territorial et fédéral pour parvenir à une nouvelle entente de revendication, le projet de création d’une aire protégée sur le territoire traditionnel avance tranquillement.
Nous aimerions voir les choses avancer, intégrées dans nos lois Kaska, dans nos coutumes, nos protocoles et notre gouvernance, souligne le chef de la Première Nation Ross River Dena, Dylan Loblaw.
« C’est important pour toutes les nations de garder la terre intacte et saine pour la prochaine génération qui aura besoin de cet important territoire », dit-il.
La Première Nation s’assure ainsi que le projet puisse au moins être étudié. Un protocole d’entente a donc été signé dans le but d’évaluer la faisabilité d’une réserve de parc national et d’une aire protégée et conservée autochtone. Il s’agit d’une aire définie pour son importance culturelle et écologique dont l’intendance demeure avec la Première Nation.
![Une personne regarde la caméra.](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2024/12/dylan-loblaw.jpg)
Ce concept s’inscrit dans l’objectif du gouvernement fédéral de protéger 30 % du territoire et de l’eau d’ici 2030.
Le protocole d’entente reflète un engagement commun à soutenir la conservation dirigée par les Autochtones et à explorer de nouvelles approches pour la prise de décisions en matière d’utilisation des terres, indique le premier ministre du Yukon, Ranj Pillai.
L’aire que la Première Nation Ross River Dena souhaite protéger s’étend du fond de la vallée de la rivière Pelly jusqu’aux monts Selwyn-Mackenzie, à l’exclusion des secteurs visés par des autorisations d’exploration et d’exploitation minières avancées, indique-t-on dans le communiqué.
On y retrouve notamment les lignes de trappes de la Première Nation. Il s’agit aussi d’un habitat important pour les caribous de la harde Finlayson, et ses rivières abritent des populations de saumon quinnat.
Nous sommes heureux de voir que nos intérêts avancent. Nous avons hâte de faire avancer ce travail et de créer un équilibre pour que notre écosystème et la biodiversité puissent continuer de prendre soin de nous, déclare le chef Dylan Loblaw.
Un comité directeur, composé de deux membres de la Première Nation et d’un représentant du gouvernement territorial et d’un représentant du gouvernement fédéral, sera mis sur pied afin de déterminer notamment quel type de protection serait souhaitable, y compris l’établissement d’un parc national.
![Une carte montrant l'emplacement de Ross River et de Faro et les délimitations de l'aire de protection souhaitée.](https://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/wp-content/uploads/sites/31/2024/12/zone-protection.jpg)
Le travail du comité se fera par consensus et, en cas de désaccord, le problème sera présenté aux leaders.
Pour la Première Nation Ross River Dena, la création d’une aire protégée est une question d’autogouvernance, apportée d’une manière différente. La conseillère au Conseil Dena de Ross River, Roberta Dick, explique que la défense de ces intérêts permet d’amplifier la voix de la communauté à la table de négociation.
Nos aînés l’avaient prédit, ne pas vendre la terre, ne pas signer de négociation sur les revendications. L’argent ne peut pas tout réparer. Ça ne peut pas réparer une terre ou de l’eau polluée, dit-elle.
« Avoir ce protocole d’entente, ça nous donne l’espoir que nous pouvons protéger l’eau, la terre, les animaux et les humains », souligne Roberta Dick.
Avec les informations de Julien Greene
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