La vague de chaleur en Arctique est l’un des événements météo marquants de l’année

Un feu émerge de la forêt et des arbres.
Le feu de forêt qui a détruit une partie de Jasper, en juillet 2024, a particulièrement marqué les esprits. (Photo d’archives/Radio-Canada/Emmanuel Prince-Thauvette)

Un texte d’Eve Côté

Environnement Canada a dévoilé les 10 événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2024. Plus de la moitié de ceux-ci sont survenus dans l’Ouest et dans le Nord.

Le classement prend en considération de nombreux facteurs, comme les conséquences pour les Canadiens et Canadiennes, la grandeur de la zone géographique touchée, les effets économiques et environnementaux, ainsi que la durée pendant laquelle le phénomène a retenu l’attention médiatique.

Le classement, qui a lieu depuis 1996, est plus que jamais d’actualité, estime Chantal McCartin, spécialiste en sciences physiques à Environnement Canada.

Lorsque [le classement] a commencé, on avait de la misère à trouver 10 événements météo marquants survenus au large du Canada. En 2024 et depuis les dernières années, c’est vraiment le contraire, explique-t-elle.

« On pourrait quasiment en faire un top 20, si on voulait. Le défi est vraiment d’en choisir juste 10. »

Dans l’Ouest, l’Alberta est la première à avoir subi une série d’événements : grand froid, tempête de grêle, feux de forêt et canicule ont marqué les différentes saisons de la province.

Environnement Canada considère d’ailleurs que le phénomène climatique le plus marquant au pays est le feu de forêt qui a pris en tenaille la municipalité de Jasper à la fin du mois de juillet.

Au bout du compte, l’incendie a fait des centaines de sinistrés et a causé plus de 880 millions de dollars en dommages assurés, en plus de détruire 33 000 hectares du Parc national, considéré comme l’un des joyaux des Rocheuses.

Les décombres d'un bâtiment ravagé par un feu de forêt à Jasper, en Alberta, en juillet 2024.
Un feu a détruit 358 maisons et entreprises à Jasper. (Photo d’archives/La Presse Canadienne)

La tempête de grêle survenue au mois d’août dans la ville de Calgary a aussi marqué les esprits. Cela a été la catastrophe météo la plus coûteuse de l’histoire de la métropole.

Calgary est souvent surnommée la capitale canadienne en ce qui concerne ce phénomène météo. Pourtant, personne n’était préparé à une tempête de grêle d’une telle intensité, dit Chantal McCartin.

Avec une facture de 2,8 milliards en biens assurés, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) évalue que cette catastrophe naturelle au deuxième rang des plus chères de l’histoire du Canada.

Alors que les habitants des Maritimes suffoquaient au début de la saison estivale, l’Alberta a connu un mois de juin anormalement froid.

L’Alberta a connu un froid intense entre le 15 et le 20 juin. Quarante-six records quotidiens de température minimale y ont été enregistrés, précise Chantal McCartin.

Le 18 juin, des chutes de neige allant jusqu’à 30 cm ont même été enregistrées à l’ouest de Calgary.

La Colombie-Britannique pas épargnée

Le froid a particulièrement touché l’ouest du pays durant les deux premières semaines de janvier, de la Colombie-Britannique à la Saskatchewan, en passant par l’Alberta.

Du 10 au 17 janvier, les trois provinces ont fracassé des records de froid, dont 60 en Colombie-Britannique et 125 en Alberta.

Dans certaines régions, le refroidissement éolien a atteint -50.

La Colombie-Britannique a également enregistré la mort de 36 personnes en situation d’itinérance en raison du froid au cours des deux premières semaines de janvier.

Un femme marche dans le froid à Vancouver, le 12 janvier 2024.
Une femme marche dans le froid à Vancouver, le 12 janvier 2024. (Photo d’archives/Radio-Canada/Ben Nelms)

L’épisode de gel a coûté plus de 180 millions de dollars aux trois provinces de l’Ouest.

Outre le froid, la Colombie-Britannique a aussi subi de fortes inondations en janvier et en octobre en raison d’un phénomène climatique appelé rivière atmosphérique, à l’origine de précipitations abondantes.

Les pluies diluviennes du mois d’octobre ont, entre autres, causé la mort de cinq personnes dans la province.

Le Grand Nord face à la chaleur

Si l’Ouest a battu des records de froid en hiver, ce sont des températures bien au-dessus des normales qui ont été observées en Arctique cet été, allant de 10 à 15 °C de plus que les normales.

La ville d’Inuvik a entre autres établi un nouveau record de chaleur entre le 6 et le 8 août, une température de 34,8 °C y ayant été relevée.

Ce qui a rendu les choses encore plus difficiles, c’est que les températures restaient élevées la nuit à cause de longues heures de clarté, empêchant les bâtiments de se refroidir efficacement, souligne Chantal McCartin.

La route entre Inuvik et Tuktoyaktuk est construite sur le pergélisol de l'Arctique.
Inuvik est située à un peu plus de 200 km au nord du cercle arctique. (Photo d’archives/Radio-Canada/Mario De Ciccio)

Bien que l’Ouest ait été particulièrement touché cette année, l’experte ajoute que c’est l’ensemble du pays qui devra se préparer à affronter des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus intenses.

Alors que nous tournons la page de 2024, une chose est claire : la tendance observée cette année laisse à penser que 2025 sera probablement une autre année remplie de défis, conclut-elle.

Phénomènes météorologiques les plus marquants de 2024 :

  • le feu de forêt à Jasper,
  • les ouragans Debby et Béryl dans le centre du pays,
  • un mois de janvier glacial dans l’Ouest,
  • des rivières atmosphériques en Colombie-Britannique,
  • la tempête de grêle de Calgary,
  • l’été des inondations en Ontario,
  • une vague de chaleur en Arctique,
  • un froid hivernal au Cap-Breton,
  • un été chaud dans les Maritimes et froid en Alberta,
  • les feux de forêt dans l’ouest du Labrador.
    Source : Environnement Canada

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