L’APN et l’Inuit Tapiriit Kanatami exigent la fin de la grève à Postes Canada

Alors que la grève de Postes Canada en est à sa quatrième semaine, les communautés inuit et les Premières Nations vivant dans des régions éloignées en subissent les conséquences de manière disproportionnée.
Pour nombre de ces communautés, Postes Canada est un service vital qui permet de livrer des biens essentiels, notamment des fournitures médicales et des chèques.
Natan Obed, le président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, la principale organisation qui représente les Inuit au pays, a déclaré la semaine dernière à l’émission Power and Politics de CBC que les communautés inuit dépendent entièrement de Postes Canada, qui est le seul fournisseur de courrier et de colis.
Nous n’avons pas d’autres options, a-t-il indiqué. UPS, FedEx, Purolator, tous ces services, s’ils sont disponibles, passent par des accords avec Postes Canada. Nous sommes donc coupés du monde.
Selon lui, les Canadiens du Sud ne comprennent pas l’éloignement des communautés inuit. Pas moins de 49 des 51 communautés ne sont accessibles que par avion.
À ses yeux, il n’y a pas d’urgence politique à résoudre le problème de la grève.
S’il y avait le moindre sentiment que cela pourrait créer une urgence médicale dans un centre urbain, ce serait une nouvelle nationale et cela dominerait les conversations politiques à la Chambre des communes, a-t-il déclaré.

Des risques pour la santé dans les Premières Nations
Mardi, l’Assemblée des Premières Nations (APN) a publié une déclaration exhortant Postes Canada, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et le gouvernement fédéral à trouver une solution à la grève.
La cheffe nationale de l’APN, Cindy Woodhouse Nepinak, a souligné l’effet des retards postaux sur les Premières Nations éloignées, notamment en ce qui concerne l’acheminement de fournitures médicales essentielles.
Bon nombre de nos concitoyens dépendent entièrement de Postes Canada pour obtenir des médicaments sur ordonnance, de l’équipement médical et des fournitures de soins de santé qui ne sont pas disponibles autrement, a souligné Mme Woodhouse Nepinak dans le communiqué.
« Sans ces ressources, les personnes, les aînés et les familles se retrouvent sans le soutien dont ils dépendent et peuvent courir des risques inutiles pour leur santé. »
Cindy Woodhouse Nepinak a fait savoir que les entrepreneurs des Premières Nations qui comptent sur Postes Canada pour expédier leurs marchandises sont également touchés.
L’augmentation des coûts et les retards provoqués par la grève créent des difficultés pour les petites entreprises des Premières Nations qui doivent déjà surmonter des obstacles économiques pour réussir, a-t-elle ajouté.
Le ministre du Travail en retrait
Le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, a affirmé mardi aux journalistes que le médiateur dans le conflit entre le STTP et Postes Canada n’avait pas encore indiqué que la médiation pouvait reprendre, car les parties sont « très éloignées l’une de l’autre ».
Il a estimé que ce fossé était « très irrespectueux des Canadiens qui souffrent de cet arrêt de travail, des petites entreprises, des gens des collectivités rurales et éloignées qui dépendent de Postes Canada et de ses services , ajoutant que les deux parties devaient se serrer les coudes ».
Jusqu’à présent, il n’a pas laissé entendre que le gouvernement fédéral allait se mêler de ce conflit de travail.
Il s’agit de négociations qui doivent être conclues entre les parties, a dit M. MacKinnon. Je n’envisage pas d’intervenir.
D’après un texte de Sis’moqon, de CBC Indigenous
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