50 ans de moments marquants à l’hôtel Explorer, de Yellowknife

L’hôtel Explorer, le 23 décembre 2024.
(Radio-Canada / Julie Plourde)

C’est l’un des premiers bâtiments d’envergure que l’on aperçoit quand le centre-ville de Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, apparaît au détour de la route. Perché sur un rocher, l’hôtel Explorer a souligné son 50e anniversaire en 2024 en faisant 50 bonnes actions pour aider la communauté qui l’a vu naître.

Il est souvent cité comme le premier grand hôtel du Nord.

Construit en 1974, cet hôtel a été témoin de visites notables, comme le passage de trois générations de la famille royale.

En 1994, la reine Élisabeth y est demeurée lors de son passage dans la capitale. En 2011, le prince William et son épouse Kate y ont aussi séjourné. Plus récemment, le roi Charles, avant son couronnement en 2022, et Camilla, ont aussi foulé le plancher de la suite royale.

Le directeur des conférences et des banquets, Rolland-Eric Rakotomena, n’hésite pas à décrire l’hôtel comme un grand joyau de l’hôtellerie et du tourisme aux Territoires du Nord-Ouest.

Celui qui y travaille depuis huit ans se souvient du passage du prince Charles et de Camilla en 2022.

« Ils sont gentils, ils sont agréables », dit-il. « On leur a apporté des petites friandises dans leur chambre, des petits souvenirs, et ils ont beaucoup apprécié.»

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Cette photo de la reine Elisabeth et du prince Charles, aujourd’hui roi d’Angleterre, est l’une des images de la suite royale de l’hôtel.
(Radio-Canada / Julie Plourde)

Moments historiques

Dans les années qui ont suivi l’ouverture de l’hôtel, l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest y a établi son domicile. En effet, en l’absence de bâtiment officiel jusqu’en 1993, c’est dans une salle de conférence de l’hôtel qu’ont eu lieu les premières sessions législatives d’un gouvernement à ses balbutiements.

C’est aussi dans cet hôtel que s’est déroulée une partie des travaux de la commission Berger, qui a étudié les conséquences possibles de la construction d’un gazoduc dans la vallée du Mackenzie chez les Premières Nations de la région.

De 1974 à aujourd’hui, l’hôtel, propriété de Nunastar Properties, a vu Yellowknife évoluer et s’est imposé comme un lieu d’importance pour le Nord.

L’hôtel Explorer a été la toile de fond de plusieurs événements historiques aux Territoires du Nord-Ouest, comme la commission Berger qui s’est penchée, en novembre 1976, sur les effets potentiels du gazoduc de la vallée du Mackenzie.

« La quantité de dignitaires de renom qui sont venus ici, la quantité de conférences que nous avons eues, des conférences internationales à l’hôtel… Pour une ville comme Yellowknife, il y a tellement de gens intéressés à venir ici », explique Stacey Roteliuk, directrice des ventes et du marketing de Nunastar Properties

L’hôtel Explorer en 1976, deux ans après son ouverture. (Fournie par Archives T.N.-O.)

Tourisme et montgolfière

Shane Clark se souvient de son passage à l’hôtel à la fin des années 1980, alors qu’il y travaillait comme contrôleur de nuit. Il y a passé quelques étés quand il était étudiant en hôtellerie en Alberta.

Aujourd’hui courtier immobilier, il se remémore Yellowknife à cette époque, une bien plus petite ville.

« Quand j’y ai travaillé, c’était le bâtiment d’origine avec 18 étages », se souvient-il. « C’était amusant, c’était dynamique. Il y avait vraiment une bonne équipe d’employés. »

Contrairement à aujourd’hui, la majorité des clients de l’hôtel n’étaient pas des touristes allant à la chasse aux aurores boréales.

Le tourisme n’était pas ce qu’il est de nos jours. Il y avait beaucoup de déplacements de fonctionnaires, quelques voyages d’affaires de grosses compagnies, comme les mines d’or.

Shane Clark, ancien employé de l’Hôtel Explorer

Il se souvient de ce qu’il croit être la première cohorte de touristes étrangers en visite à Yellowknife, en provenance du Japon. Pour la première fois de son histoire, l’hôtel est resté ouvert durant la période des Fêtes pour eux. Le chef est rentré au travail pour préparer des repas à ces six ou huit clients, dit-il.

« C’est dans l’hôtel aussi qu’on pouvait croiser la plupart des résidents de la ville, au restaurant. C’était « le » restaurant, et c’était toujours plein. À moins d’être au mess des mineurs au centre-ville, tu étais au Bedrock Cafe.

Une anecdote qui lui revient en tête, c’est le passage à l’hôtel de l’homme d’affaires Richard Branson, qui a fondé la marque Virgin, après son écrasement en montgolfière près de la communauté de Délı̨nę.

« Il voyageait en montgolfière pour une espèce de mission pour établir un record transpacifique et il devait se rendre à Los Angeles avec son copilote », raconte Shane Clark. Ils ont été projetés loin de leur trajectoire et ont traversé l’Alaska avant de s’écraser.

Je me souviens de le voir dans le hall de réception. Je ne savais pas qui il était. […] Il avait son entourage et c’était un grand moment. Mais on ne savait pas pourquoi! On ne savait même pas qu’il avait fait voler sa montgolfière partout dans le monde.

Shane Clark, ancien employé de l’Hôtel Explorer

M. Clark dit qu’il est fier d’avoir fait partie de l’équipe de l’hôtel.

« Je pense que ça a toujours été le grand hôtel du Nord. C’est l’endroit où il faut rester quand on vient à Yellowknife », raconte-t-il. « C’est un beau bâtiment, et [l’hôtel] en fait tellement pour la communauté. »

50 bonnes actions

Toujours dans l’esprit d’aider la communauté, 50 bonnes actions ont été organisées tout au long de 2024 pour souligner le 50e anniversaire.

Les propriétaires et les employés ont contribué financièrement à plusieurs événements de charité et ont participé à plusieurs activités, comme les défilés de la Fierté ou de Noël.

Dernièrement, les employés ont chanté des cantiques de Noël aux résidents du centre pour personnes âgées Avens de Yellowknife. Rolland-Eric Rakotomena est fier d’y avoir participé.

« La philosophie de la maison, c’est pour la communauté, pour faire vivre la communauté », dit-il.

Stacey Roteliuk dit que les employés ont grandement apprécié l’initiative et ont proposé plusieurs idées.

« Deux chefs de la cuisine ont demandé s’ils pouvaient préparer des repas pour le refuge pour jeunes Home Base », dit-elle. « Ça a rendu le tout si beau […] d’aider en retour ».

Mme Roteliuk, qui travaille depuis longtemps dans le milieu de l’hôtellerie, dit que ce lien avec la communauté est important.

Elle espère que l’hôtel pourra poursuivre dans les années à venir ces contributions et ces bonnes actions.

Avec les informations de Shannon Scott

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