La langue hän maintenant utilisée dans une épicerie de Dawson

À l’épicerie Bonanza de Dawson, les rayons sont maintenant présentés en anglais et en hän, la langue de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in.
(Chris MacIntyre/CBC)

À Dawson, la langue hän est non seulement revitalisée, mais elle s’affiche dans la vie quotidienne, notamment à l’épicerie.

Au cours des dernières années, des mots écrits dans la langue traditionnelle de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in ont été ajoutés sur les panneaux de signalisation ainsi que sur plusieurs bâtiments du centre-ville, comme l’école Robert-Service et les bâtiments qui sont la propriété de la Première Nation.

Une épicerie locale emboîte maintenant le pas et a ajouté le hän dans son établissement.

Nathan Naherniak, le gérant de l’épicerie Bonanza, explique que le commerce était en rénovation lorsqu’il a décidé de saisir l’occasion pour faire quelque chose d’à la fois créatif et significatif pour la communauté.

« Je reconnais l’importance de la langue hän ici, je l’ai remarqué sur les panneaux de signalisation l’été dernier », dit-il. « C’est quelque chose que nous devions faire, je crois. »

Chaque rayon de l’épicerie, soit le comptoir de viande, l’allée des produits frais et la section des produits hygiéniques sont dorénavant indiqués en anglais et en hän. Les changements sont récents, mais déjà, Nathan Naherniak souligne que l’accueil est très positif.

« Particulièrement pour les aînés. Quelques personnes m’ont dit à quel point leur grand-mère pleurerait si elle pouvait voir où en est la langue aujourd’hui et à quel point c’est important pour elles », raconte-t-il.

Ericka Scheffen enseigne la langue hän à Dawson et a aidé à la traduction pour le projet à l’épicerie.
(Chris MacIntyre/CBC)

Une autre résidente Tr’ondëk Hwëch’in fière de ce changement, c’est Erika Scheffen, l’une des enseignantes de la langue hän qui a aidé à la traduction pour ce projet.

« J’ai demandé à ma mère de m’amener à l’épicerie précisément pour faire le tour du commerce et lui montrer où se trouvaient les mots en hän. Je lui ai dit comment les prononcer et lui ai donné la traduction en anglais », dit-elle.

Elle explique que la traduction de l’anglais au hän n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Elle donne l’exemple du mot nëląy dënit’ä pour la section des charcuteries.

« Viande » se traduit par nëląy, et dënit’ä veut dire « je coupe », donc « je coupe de la viande », explique-t-elle.

La section des produits laitiers arbore maintenant le mot mä̀’ chù’, alors que les boissons gazeuses ont été traduites par chu dhëkąy, soit eau sucrée.

Erika Scheffen souligne que la langue est le pilier de la culture, particulièrement pour les Premières Nations. Selon elle, ce qui se passe actuellement à Dawson est l’exemple parfait de la façon dont la langue peut être revitalisée et qu’une communauté peut se rassembler pour soutenir ce processus.

« Je suis très fière et honorée de parler cette langue. Je me sens complète et j’ai l’impression d’être une véritable Hän, une vraie femme hän », dit-elle.

Avec les informations de Chris MacIntyre

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