Yellowknife orpheline de Marc Lacharité, artiste aux multiples talents du Grand Nord canadien
Les couleurs d’habitude si vibrantes des toiles de Marc Lacharité brillent un peu moins depuis que l’artiste s’en est allé, le 1er novembre, à l’âge de 55 ans.
Entre Marc Lacharité et Yellowknife, c’était une grande histoire qui durait depuis une trentaine d’années, lorsque le jeune homme a débarqué aux Territoires du Nord-Ouest avec son amie Caroline Lajoie. Tout de suite le lien avec le Nord est devenu très fort.
« Il avait un amour de ce qui est vrai et nordique », confie Caroline Lajoie, avec qui il est allé à l’Université de Trois-Rivières, non loin de sa ville natale de Drummondville au Québec.
Beaucoup le connaissait en tant qu’artiste, mais Marc Lacharité a aussi travaillé en garderie et été professeur. Il avait enseigné à l’école francophone Allain St-Cyr dans la capitale ténoise.
Elle garde en elle le souvenir d’une personne très créative, mais surtout « très humaine ». Celle qui l’a connu étudiant se remémore aussi ses débuts d’artiste. « J’ai vu ses premières armes en peinture », se souvient-elle en parlant d’une époque où pour un projet universitaire qui avait trait à une nouvelle technique d’improvisation, l’appartement de Marc Lacharité avait été intégralement recouvert de papier journal.
Peintre, professeur, mais aussi musicien, Marc Lacharité s’est également fait remarquer en tant que batteur du groupe Small Town Rhino que l’on pouvait entendre sur les ondes locales et nationales dans les années 1990.
L’absence de celui qui disait de sa démarche artistique qu’elle visait à résoudre des problèmes laisse donc une scène ténoise bien triste.
Un passionné qui laissera sa trace à Yellowknife
Étienne Croteau, président de l’Association franco-culturelle de Yellowknife (AFCY) qui a plusieurs fois présenté des travaux de Marc Lacharité, parle lui d’une personne très intense et très passionnée. Un trait de caractère qui se retrouvait dans ses œuvres selon le Ténois.
Lui se souviendra de l’artiste comme « d’un bon vivant, qui aimait la bouffe, qui aimait tout, il aimait fêter, c’est quelqu’un qui rayonnait », dépeint Étienne Croteau.
Le président de l’AFCY tient aussi à mettre en avant un autre talent de Marc Lacharité : celui de photographe. Avec des clichés nommés dans des concours et présentés dans une galerie de Los Angeles, aucune expression artistique ne semblait échapper à l’homme aux cheveux longs.
Même si Marc Lacharité avait fait de nombreux allers-retours entre le Québec et les Territoires du Nord-Ouest, et qu’il s’était établi dans la belle province dernièrement, son souvenir ne s’effacera pas de sitôt des mémoires qui forment la communauté ténoise. « Marc a laissé sa trace, plusieurs d’entre nous avons des œuvres de lui chez nous », indique Étienne Croteau.
Et pour ceux qui ne possèdent pas ses créations à la maison, il suffit de sortir dans la rue et de se mettre en quête du transformateur électrique qu’il avait peint en 2016 au centre-ville de Yellowknife. L’œuvre représente une cueillette de morilles colorée, témoignage de son amour pour la nature qui l’inspirait tant.