Appel de propositions pour la prévention du suicide au Nunavut

Le gouvernement du Nunavut lance un appel de propositions pour des initiatives de prévention du suicide et des programmes de prévention de la consommation d’alcool et de drogues, dans l’espoir de venir à bout de la crise de santé mentale à laquelle le territoire fait face.
Nous invitons donc les personnes qui soumettent une proposition à faire preuve de créativité et d’innovation en élaborant des programmes qui répondent aux besoins de leur entourage et reflètent les valeurs du qaujimajatuqangit inuit, indique le gouvernement.
Blake Skinner, spécialiste en santé mentale au ministère de la Santé, donne l’exemple d’anciens programmes que le ministère avait financés, soit un programme parascolaire et des projets sur la sécurité alimentaire.
Les programmes qui fonctionnent sont ceux qui sont uniques à la communauté et qui répondent aux besoins de la communauté, dit-il.
L’un des éléments clés d’une étude sur les comportements autodestructeurs, publiée dans le journal Lancet, est que les déterminants sociaux doivent être considérés lors de la prévention. Il peut s’agir du logement, de l’insécurité alimentaire, du développement de la petite enfance ou des conditions de travail.
Le suicide n’est pas quelque chose qui est répandu également dans la société. On le retrouve plutôt dans des endroits où les inégalités sociales sont plus grandes, explique Jeffrey Ansloos, coauteur de la publication et président de la Chaire de recherche du Canada en études autochtones sur la santé, le suicide et la justice environnementale.

S’attaquer à des facteurs de stress comme la « sécurité alimentaire et la sécurité de l’eau », en plus de « l’accès aux services de santé », est tout aussi important en matière de prévention du suicide, comme le précise Jeffrey Ansloos.
Lorsqu’on pense que le suicide est quelque chose qui survient en raison d’une myriade de facteurs de risque et non d’un seul, notre approche doit répondre à ces facteurs de stress, explique Jeffrey Ansloos, président de la Chaire de recherche du Canada en études autochtones sur la santé, le suicide et la justice environnementale.
Pour les parents, cela signifie qu’ils peuvent avoir les outils pour « s’y retrouver dans la vie de famille et la parentalité ». Pour les enfants, cela permettra d’avoir « accès à du soutien social et émotionnel de qualité et à des services de santé et d’éducation ».
Lorsqu’il y a des investissements considérables dans la santé de la population inuit, dans l’éducation et dans le logement, les gens sont souvent plus en mesure de faire face à l’adversité, soutient le chercheur.
De son côté, Blake Skinner assure que le programme du ministère de la Santé est « de plus en plus mené et géré par les Inuit ».
Nous avons appris que la meilleure approche, c’est de ne pas être rigide, dit-il. Ces communautés savent ce dont elles ont besoin et nous voulons qu’elles nous le disent.
Avec les informations de Tharsha Ravichakaravarthy
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