Nord canadien : un système pour répertorier les incidents violents dans les écoles

La base de données mise sur pied par le ministère de l’Éducation du Nunavut servira à comptabiliser et à colliger les incidents violents dans des écoles. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Au Nunavut, le ministère de l’Éducation a mis sur pied une base de données lui permettant de comptabiliser et de colliger les incidents violents dans des écoles. Ce système, qui lui a pris environ neuf ans à créer, doit notamment lui servir à obtenir un portrait plus juste de la situation dans l’ensemble du territoire, ce qui orientera l’octroi de futures ressources pour contrer le problème.

« L’objectif est d’avoir une base de données qui nous aidera à suivre des étapes claires, même si nous l’avons déjà fait », soutient la sous-ministre de l’Éducation, Rebecca Hainnu. Elle ajoute qu’auparavant son ministère surveillait la violence, mais ne collectait pas les données de manière à les transmettre au public.

Parmi les mesures envisagées, elle cite l’embauche de plus d’Ilinniarvimmi Inuusilirijiit (des conseillers scolaires) et la hausse de ressources en santé mentale dans les écoles.

Rebecca Hainnu est la sous-ministre de l’Éducation. (David Gunn/CBC)

L’outil est accessible sur le site web de l’Association des enseignants du Nunavut et sur celui du ministère de l’Éducation. Le personnel enseignant et les élèves peuvent s’y rendre pour rapporter des incidents violents. Le ministère prévoit de rendre publiques les premières données en avril ou en mai 2023.

Ailleurs sur le web :

L’outil en ligne (en anglais)

« Je pense que c’est extrêmement encourageant », affirme la représentante du territoire pour l’enfance et la jeunesse, Jane Bates, qui avait décrié l’absence d’une telle base de données dans le passé. Elle espère qu’il sera utilisé, sinon il sera difficile de parvenir à une meilleure lecture de la situation.

Le président de l’Association des enseignants du Nunavut, Justin Matchett, s’est lui aussi réjoui de la nouvelle. « Maintenant que nous pouvons réellement collecter des données, je pense que ça va vraiment profiter à nos communautés de voir où se produisent les cas de violence les plus élevés dans nos écoles et d’essayer de faire pression sur le gouvernement pour qu’il soutienne les collectivités qui en ont le plus besoin », dit-il.

Jusqu’à maintenant, le ministère de l’Éducation du Nunavut n’avait pas de système formel pour comptabiliser et répertorier les incidents violents dans ses écoles. (Matisse Harvey/Radio-Canada)
Plus de 1000 incidents violents répertoriés en un an

Selon une enquête de CBC parue en février 2021, plus de 1000 incidents violents ont été signalés dans les écoles du Nunavut pendant l’année scolaire 2019-2020.

Sur ces 1000 incidents, 971 concernaient des incidents entre élèves, 110 étaient en lien avec une agression alléguée d’un employé scolaire par un élève, et 12 concernaient une agression alléguée d’un employé sur un élève.

Après s’être fait dire par le ministère qu’il ne compilait pas les statistiques sur la violence à l’école à la fin de 2019, CBC a créé une feuille de calcul pour enregistrer les données de l’année scolaire en cours et a demandé qu’elle soit envoyée à tous les directeurs d’école du Nunavut pour qu’ils la remplissent.

Si vous êtes Autochtone et que vous éprouvez de la détresse émotionnelle, la Ligne d’écoute d’espoir pour le mieux-être des Premières Nations et des Inuit est accessible au 1 855 242-3310.

Avec les informations de Nick Murray

Radio-Canada

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