L’impact du climat sur la nourriture traditionnelle au Nunavut

Du gibier dans un plateau.
La nourriture traditionnelle provient de la terre et comprend de la viande de gibier, des oiseaux migrateurs, du poisson et des plantes sauvages. (Photo : Natalie Owlijoot)

Des chercheurs du Nunavut estiment qu’il est urgent d’investir davantage dans la recherche pour comprendre comment le réchauffement climatique influe sur la disponibilité des aliments traditionnels dans les communautés inuit.

Amy Caughey, associée de recherche à l’Université de l’Alberta, qui vit à Iqaluit, insiste sur le fait que la nourriture traditionnelle est essentielle à la sécurité et à la souveraineté alimentaires. Elle souligne qu’un meilleur accès à cette nourriture est une nécessité exprimée par de nombreuses communautés, notamment les femmes.

La nourriture traditionnelle, qui inclut la viande de gibier, les oiseaux migrateurs, le poisson et les plantes sauvages, provient directement du territoire.

Igah Sanguya, également associée de recherche à l’Université de l’Alberta et originaire de Clyde River, a collaboré avec Mme Caughey pour interroger 10 femmes inuit.

Leur objectif était de mieux comprendre l’impact de la nourriture traditionnelle sur des aspects tels que la faim, les envies, la guérison et la manière dont les communautés réagissent aux changements dans sa disponibilité. Elles ont présenté leurs résultats au congrès ArcticNet à Ottawa, où Mme Sanguya a pris la parole.

Une personne se tient derriere un pupitre.
Igah Sanguya, de Clyde River, au Nunavut, est associée de recherche à l’Université de l’Alberta. Elle a présenté une conférence lors d’un congrès scientifique sur l’Arctique le mois dernier. (Photo : Amy Caughey)

La nourriture traditionnelle est notre médicament et notre nourriture pour l’âme, a-t-elle déclaré. Nous vivons dans un climat froid, et nous avons besoin de protéines pour maintenir la chaleur de notre corps. C’est exactement cela que nous apportent nos animaux, que nous appelons nourriture traditionnelle.

Cependant, Amy Caughey souligne que l’accès à cette nourriture devient de plus en plus difficile.

Le changement climatique a des effets importants, renchérit Eva Suluk, membre de la Société de bien-être Aqqiumavvik, à Arviat qui organise des festins communautaires où l’on sert de la nourriture traditionnelle, comme du caribou, de la baleine, du touladi et du phoque.

Les statistiques de 2021 montrent que l’insécurité alimentaire est un problème majeur au Nunavut. Selon Banques alimentaires Canada, ce territoire affichait les taux les plus élevés du pays, avec 76 % des Inuit de plus de 15 ans vivant dans des foyers touchés par l’insécurité alimentaire, d’après la Coalition pour la sécurité alimentaire du Nunavut.

Mme Caughey précise que les discussions sur la préparation et la conservation des aliments traditionnels permettent de mieux comprendre les changements environnementaux, des informations cruciales pour façonner les politiques publiques en matière d’environnement, de santé, de nutrition et de bien-être. Elle ajoute qu’un meilleur financement des organisations locales de chasseurs et de récolteurs permettrait d’augmenter l’accès à la nourriture traditionnelle dans les communautés.

Avec les informations de Tharsha Ravichakaravarthy

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