Risque de contamination du ruisseau Haggart à la fonte des neiges au Yukon

Un biologiste travaillant avec la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun s’inquiète de la possible propagation des eaux contaminées du ruisseau Haggart, lors de la fonte des neiges au printemps. (Photo d’archives/Radio-Canada/Camille Vernet)

Les risques d’une nouvelle contamination du ruisseau Haggart demeurent élevés après l’effondrement de la mine Eagle au Yukon, selon un biologiste des pêches, Mark O’Donoghue, qui travaille avec la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun.

Lors du Yukon River Panel la semaine dernière, Marc O’Donoghue a indiqué que la fonte des neiges au printemps pourrait aggraver la petite quantité d’eaux souterraines contaminées qui continue de s’infiltrer dans le ruisseau.

Selon lui, les effets se limitent au huit kilomètres supérieur du ruisseau, qui pourtant correspondent à l’habitat des saumons et des ombles.

De nombreuses questions se posent sur la migration des eaux souterraines à travers les sols, l’endroit et la vitesse à laquelle elles vont remonter, et aussi notre efficacité pour les intercepter, en utilisant des puits et des bassins, dit Marc O’Donoghue, biologiste des pêches.

Les conséquences de la rupture de la plateforme de la mine Eagle en juin dernier restent pour l’instant cernées. Néanmoins, les dernières données gouvernementales montrent que le cyanure dans le ruisseau continue d’atteindre des niveaux si élevés que les poissons pourraient en mourir.

Les chasseurs de la région craignent que certaines des toxines présentes dans le ruisseau ne se retrouvent dans la population locale, selon Marc O’Donoghue.

Des efforts déployés

Les vérifications de la Première Nation Na-Cho Nyäk Dun vont au-delà du contrôle de la qualité de l’eau et de la quantité de poisson. Elle prélève aussi des échantillons de sédiments, d’insectes qui vivent au fond du ruisseau et d’animaux aquatiques à fourrure comme les rats musqués, dit le biologiste.

Dans son bulletin d’information mensuel, la Première Nation écrit qu’« un vaste programme de surveillance de l’eau se poursuit, car le ruisseau Haggart présente des niveaux de confinement de plus en plus élevés qui dépassent les lignes directrices en matière de qualité de l’eau».

Erin Dowd, directrice technique au ministère des Mines du Yukon, a déclaré que l’administrateur judiciaire PricewaterhouseCoopers a installé 28 puits de surveillance sur le site de la mine et 11 qui peuvent capter les eaux souterraines contaminées. Elle a souligné qu’il y a 309 000 mètres cubes de stockage répartis dans cinq bassins.

En aval de la rivière, la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in observe également la qualité de l’eau dans les rivières McQuestem et Stewart.

Jusqu’en novembre, aucune trace de cyanure, d’ammoniaque ni de mercure n’a été enregistrée. En revanche, Karlie Knight, qui est la directrice de la pêche et de la faune à Tr’ondëk Hwëch’in, dit n’avoir eu qu’un seul relevé de chrome au-dessus des limites préconisées.

Nous sommes prêts à prélever d’autres échantillons, si nécessaire, dit Erin Dowd, directrice technique au département des mines du Yukon.

« Nous aimerions également inclure les paramètres du méthylmercure dans toute analyse future de la qualité de l’eau. »

Le méthylmercure, une neurotoxine extrêmement toxique, est un composé du mercure se formant lorsqu’il se dépose. Par exemple, lorsqu’il commence à interagir avec les bactéries présentes dans un remous dans l’eau.

Selon Erin Dowd, de nombreuses questions sont toujours en suspens, dont la sécurité de boire de l’eau ou de se nourrir des animaux locaux.

Marc O’Donoghue a rencontré Pêches et Océans Canada pour discuter des options possibles au printemps pour « savoir quand l’omble commencera à remonter ce ruisseau, s’il est toxique et ce que nous pourrions faire pour y remédier ».

Le territoire a demandé à la population d’éviter de boire de l’eau et de manger du poisson pêché dans les environs immédiats de la mine. Il a également indiqué que la récolte d’animaux sauvages ou la cueillette de plantes « ne sont pas considérées comme un risque pour la santé à l’heure actuelle ».

D’après les informations de Julien Greene.

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