Un prêt de 100 M$ pour une usine de gaz naturel aux T.N.-O.

(Photo : CNW/Banque de l’infrastructure du Canada)
Un texte d’Angie Isnel
La Société régionale inuvialuit (IRC) a obtenu un prêt de 100 millions de dollars pour le projet « M-18 », qui permettra de construire une usine d’extraction du gaz naturel près de Tuktoyaktuk, dans le nord des Territoires du Nord-Ouest.
Ce projet convertira le gaz naturel en gaz naturel comprimé, en propane et en diesel synthétique pouvant être utilisé pour l’électricité, le transport et le chauffage local.
La Banque de l’infrastructure du Canada (BIC) a annoncé ce prêt le 20 février. Le coût total du projet s’élève à 293 millions de dollars.
Le puits avait été foré par Devon Energy et Petro-Canada en 2002. Il faisait partie des réserves de gaz de la région Beaufort-Delta abandonnées lorsqu’Esso et ses partenaires ont arrêté leur projet gazier de la vallée du Mackenzie.
Fiabilité énergique et économique
Le maire d’Inuvik, Peter Clarkson, affirme que l’usine sera bénéfique notamment pour réduire la dépendance de la région au transport de gaz naturel venant des régions du sud.
Le transport de propane par camion sur l’autoroute Dempster a causé beaucoup de problèmes, dit-il, à cause des fermetures de routes et des coûts de transport.
Les principaux objectifs affichés sont l’autonomie énergétique de la région, la réduction des coûts et de l’impact environnemental liés aux transports interprovinciaux, et le développement économique.
Cela signifiera probablement plus d’emplois pour les gens de la région à Inuvik et à Tuk, mais cela réduira aussi nos émissions de gaz à effet de serre, explique Peter Clarkson, maire d’Inuvik.
Le rapport de 2023 sur les initiatives énergétiques des T.N.-O révélait que la moitié de l’électricité régionale a été produite à partir de diesel, entre autres à cause des défis écologiques.
Soutenir l’investissement des régions isolées
Hilary Thatcher, qui dirige les investissements autochtones pour la Banque de l’infrastructure du Canada, affirme que cet investissement pourra répondre aux besoins des communautés pour environ 50 ans.
Selon elle, le mandat de la société d’État est de faire décoller
les projets d’investissement qui peuvent être ralentis par les craintes économiques des investisseurs privés.
Dans ce cas, il n’y avait pas beaucoup de prêts privés disponibles à des taux raisonnables ou abordables qui auraient pu aider à faire avancer ce projet en temps voulu, affirme Hilary Thatcher.

Selon elle, il faudra deux ans pour construire la centrale et les travaux commenceront cet été. La construction d’une route de 4,2 kilomètres et d’un pont menant au puits a déjà commencé.
Radio-Canada/CBC a tenté d’obtenir une entrevue avec le PDG de la Société régionale inuvialuit, Duane Smith, mais l’entrevue a été annulée.
Ce dernier a néanmoins déclaré dans le communiqué conjoint que cette sécurité énergétique offrira des avantages durables qui soutiendront la culture, l’éducation, le bien-être et les communautés saines des Inuvialuit, tout en investissant dans un avenir brillant pour nos enfants.
D’après les informations de Hilary Bird et de Dez Loreen
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