La Première Nation Kwanlin Dün revitalise une langue autochtone

Six des quatorze étudiants dans la salle d'étude.
Quatorze étudiants ont démarré le programme de revitalisation du tutchone du Sud. Parmi eux : Kiyera Smith, Eddy Shorty, Alisha Malcom, Rachel Sutherland, Alaya Jeffrey et Ralph Blanchard. (Photo : Radio-Canada/Tori Fitzpatrick)

Le tutchone du Sud est en train d’être revitalisé grâce à un nouveau programme d’immersion intensif de la Première Nation Kwanlin Dün.

Ce programme de six mois permet d’obtenir un certificat de compétence linguistique de l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, en partenariat avec le Centre des langues autochtones du Yukon.

Le chef de la Première Nation, Sean Smith, note que la communauté a perdu beaucoup de locuteurs ces 20 dernières années.

Aujourd’hui, nous avons perdu un certain nombre de nos aînés qui le parlaient couramment, dit Sean Smith, chef de la Première Nation Kwanlin Dün.

Immersion

Le programme, qui comprend neuf cours universitaires, a démarré en janvier avec quatre semaines durant lesquelles les étudiants étaient immergés dans la langue six heures par jour.

Selon Sean Smith, l’utilisation de la méthode par immersion permet de relancer l’utilisation d’une langue, mais plus largement de transmettre la culture propre aux Premières Nations.

L’immersion favorise aussi une compréhension du monde à la manière des Premières Nations.

Un des étudiants du programme, Ron Thompson, en retire tellement de bienfaits qu’il souhaite inciter ses neveux et nièces à apprendre la langue.

J’ai toujours voulu suivre des cours de langue, mais je pensais que j’étais trop vieux, raconte Ron Thompson, étudiant du Programme de revitalisation du tutchone du Sud.


En plus de l’apprentissage de la grammaire, les étudiants participeront également à des activités culturelles dans deux camps d’immersion sur terrain.

D’étudiants à professeurs

Kiana Blake souhaite répandre le tutchone du Sud dans sa communauté, dont parmi sa famille et ses amis, mais plus largement dans le reste du monde. L’étudiante de 19 ans a publié plusieurs vidéos sur TikTok où elle montre son apprentissage et son évolution.

Je m’amuse beaucoup à créer ces vidéos et à les diffuser dans le monde.

Kiana Blake devant un bureau avec des livres et des prospectus.
Kiana Blake, de la Première Nation de Kwanlin Dün, est une étudiante du programme de revitalisation du tutchone du Sud. (Photo : Radio-Canada/Tori Fitzpatrick)

Je suis fière d’être d’où je viens, d’être capable de tenir des conversations et de parler la langue de mes ancêtres, explique Kiana Blake, étudiante au Programme de revitalisation du tutchone du Sud.


De nombreux étudiants du programme se sont déjà portés candidats pour donner des cours au Centre des langues autochtones du Yukon après avoir terminé le programme.
Alison Malcolm raconte que sa grand-mère lui parlait en tutchone du Sud jusqu’à ses 5 ans. Aujourd’hui, à 40 ans, elle souhaite réapprendre la langue.

Je pense qu’elle, mes tantes, mes oncles, ceux qui sont décédés, seraient très fiers de moi, affirme Alison Malcolm, étudiante du Programme de revitalisation du tutchone du Sud.

À l’heure actuelle, je peux sentir dans mon corps qu’ils sont avec moi, et cela me rend heureuse, dit-elle.

Elle espère discuter en tuchtone du Sud avec sa fille, qui apprend la langue à la garderie. Mais elle veut aussi l’enseigner à ses autres enfants et au reste de la communauté.

Avec les information de Tori Fitzpatrick

À lire aussi :

Radio-Canada

RCI c'est le service multilingue de CBC/Radio-Canada qui permet de découvrir et surtout de comprendre et de mettre en perspective la réalité de la société canadienne, ses valeurs démocratiques et culturelles.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *