Une entreprise des T.N.-O. souhaite raffiner le lithium au Canada

Une entreprise basée aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.) explore des pistes pour raffiner le lithium au Canada, et ainsi ne plus dépendre de la Chine pour ce procédé.
La société d’exploration de lithium Li-FT Power dit que la mise en fonction d’une mine prend de six à huit ans, et qu’elle explore l’idée de raffiner les minéraux au Canada
C’est sûr qu’Edmonton serait un lieu évident pour créer un centre de raffinage du lithium, indique David Smithson, vice-président principal du département de géologie de Li-FT Power.
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande mondiale en minerais critiques, comme le lithium, est appelée à doubler d’ici 2040. Conserver la chaîne d’approvisionnement ici au Canada est donc un enjeu capital.
Le lithium peut être broyé et extrait de la roche, mais la matière première obtenue doit être convertie en composants utilisables dans les batteries, comme le carbonate et l’hydroxyde de lithium.
Actuellement, les deux mines qui extraient du lithium des roches dures au Canada sont celles de Tanco, au Manitoba, et de la North American Lithium, au Québec. Elles envoient le lithium en Chine pour qu’il y soit raffiné, car le Canada ne dispose pas de structure pour le faire. David Smithson espère que cela va changer.

Il explique que
les compagnies qui travaillent dans cette industrie se regroupent et mettent leurs ressources en commun. Elles travaillent ensemble pour attirer des partenaires afin de bâtir [une raffinerie] au Canada.
Le ministère du Commerce chinois a annoncé cette année vouloir limiter l’exportation des technologies essentielles pour la création des batteries, ainsi que celles concernant le raffinage des minerais critiques.
Le partage de ces technologies de raffinage semble donc peu probable entre les deux pays.
Pour David Smithson, la situation géopolitique actuelle, et spécialement celle entre les États-Unis et le Canada, encourage les projets de site de raffinage afin de sécuriser l’approvisionnement en énergie.
Un procédé alternatif
Certaines compagnies n’extraient pas le lithium de la roche, mais le trouvent dans l’eau, et principalement dans la saumure.
La compagnie extractrice E3 Lithium, en Alberta, a développé une technologie capable de récupérer le matériau dans les saumures issues des champs de pétrole. Elle peut également le raffiner elle-même.
E3 Lithium affirme qu’elle est dans une phase de création de l’un des rares projets capables de produire du lithium de qualité en Amérique du Nord, et que celui-ci sera utilisable dans les batteries d’ici 2030.

Le PDG d’E3 Lithium, Chris Doornbos, soutient que dans l’état actuel de l’industrie, c’est un avantage important de ne pas avoir à sous-traiter le raffinage à la Chine.
Nous sommes les leaders au Canada, mais il y a quelques entreprises aux États-Unis qui sont sur des projets similaires et qui en sont au même stade que nous.
Le PDG d’E3 Lithium estime que la demande de lithium utilisable dans les batteries est d’environ 200 000 tonnes par an, et que sa société sera capable d’en produire 36 000 tonnes chaque année.
Avec les informations de Jocelyn Shepel
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