Plus de 300 personnes sans logement fixe à Yellowknife

Barbecue sur un terrain de stationnement, avec des tentes au loin, le 6 septembre 2024, à Yellowknife.
Ce campement au centre-ville de Yellowknife en septembre 2024 a fait son apparition en juillet. Il a ensuite été déplacé deux fois et a été réinstallé sur le terrain d’un bâtiment offrant des logements sociaux en août 2024. (Photo d’archives : Radio-Canada/Julie Plourde)

Un texte d’Angie Isnel

Au moins 35 personnes sans-abri, et un total de 327 personnes sans logement fixe, ont été recensées dans les rues de Yellowknife en octobre 2024. La proportion de ces personnes vivant dans un logement de transition est également passée de 38 % en 2021 à 50 % en 2024.

Ce sont les résultats du recensement des personnes en situation d’itinérance, publiés par la Ville de Yellowknife jeudi, qui compte plus de 20 000 habitants. Le comptage s’était déroulé sur une période de 24 heures.

Tony Brushett est le directeur général de l’Armée du Salut à Yellowknife. 

 J’affirme avec une grande certitude qu’il y avait bien plus de 35 personnes sans abri à Yellowknife en octobre 2024. Mais si elles ne sont pas là pour participer au recensement, il est difficile de les compter, dit-il.

Le nombre de 327 personnes comprend celles vivant dans les services d’urgences, les refuges, temporairement chez des amis, dans les services de santé ou correctionnels et directement dans les espaces extérieurs.

Méthodologie et marge d’ignorance

Pour des raisons d’uniformisation au pays, le comptage s’est effectué en octobre, alors qu’il avait été fait en avril en 2021, ce qui influe sur les comportements en raison des températures, et à une période où sévissait la COVID-19.

Tony Brushett explique qu’il y a plus de lits disponibles aujourd’hui qu’en 2021.

Il y avait probablement des personnes dans des logements de transition, mais qui ne sortaient pas pour être comptées en raison des craintes qui entouraient la COVID-19.

Selon le rapport, 35 % des personnes déclarent avoir été placées en famille d’accueil étant plus jeunes, et nombre d’entre elles citent le manque d’accompagnement lors de la transition vers l’âge adulte comme facteur au manque de logement. Le rapport met aussi en évidence l’incidence d’un passé traumatique, notant que 85 % des répondants se qualifient d’Autochtones.

L’héritage des pensionnats [pour Autochtones] reste un facteur systémique essentiel, 65 % des personnes déclarant que leurs parents ont fréquenté les pensionnats, et 19 %, qu’ils les ont eux-mêmes fréquentés, affirme le Rapport de recensement de l’itinérance à Yellowknife en 2024.

Des problèmes de santé mentale ont aussi été cités par 41 % des personnes interrogées, notamment des troubles comme la dépression, le stress post-traumatique et la bipolarité.

Similairement à Whitehorse, les problèmes financiers et les salaires insuffisants sont les principales causes de la perte de logement. Les problèmes familiaux et les conflits conjugaux sont la deuxième cause.

Mise en relation avec des services

Tony Brushett mentionne que le recensement à un temps donné est un outil utile, car il permet la rencontre entre les services d’aide et les personnes vulnérables.

Parfois, ces personnes sont motivées pour passer à l’étape suivante, comme être logées dans le cadre de programmes de rétablissement, de services de santé mentale, de programmes d’aide à la vie. Et ça, c’est une victoire, dit Tony Brushett, directeur général de l’Armée du Salut à Yellowknife.

Néanmoins, ces données sont aussi imprévisibles qu’un quotidien sans toit. Tony Brushett indique que, à l’approche de l’hiver, beaucoup des personnes sans-abri durant l’été n’étaient plus visibles, ne remplissant pas les lits d’urgence au centre de l’Armée du Salut.

Nous sommes en avril, et le nombre de personnes hébergées dans nos refuges augmente au lieu de diminuer. Les gens commencent donc à revenir dans le système d’hébergement, dit-il.

Le mois dernier, le gouvernement territorial, la Ville de Yellowknife et l’Armée du Salut ont annoncé l’ouverture d’une maison de transition de cinq chambres pour les personnes revenant d’un traitement contre la toxicomanie en dehors du territoire.

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