Face au manque de logements, Yellowknife veut offrir une subvention au développement

Yellowknife fait face à une crise du logement depuis plusieurs années. (Radio-Canada/Julie Plourde)

Afin de trouver des solutions à la crise du logement à Yellowknife, le conseil municipal veut créer une nouvelle subvention pour inciter les promoteurs à construire des immeubles à logements.

Lors de la réunion du comité sur la gouvernance et sur les priorités, lundi, le directeur de la planification et du développement, Charlsey White, a présenté une mise à jour de la proposition.

La Ville offre déjà un abattement fiscal pour la construction de nouveaux logements. Ainsi, une nouvelle construction au centre-ville est exempte de taxes municipales pendant cinq ans.

Le conseiller municipal Rob Warburton, qui est également promoteur immobilier, indique que le règlement municipal sur cette subvention est presque finalisé. Il espère qu’il sera adopté bientôt.

«Nous faisons face à une crise du logement, et nous devons subventionner [la construction] de logements», dit-il.

Il raconte que, ces derniers mois, il a terminé de rénover un motel dans la capitale, reconverti en logements. Les 26 logements ont été loués au fur et à mesure qu’ils étaient prêts. «D’habitude, ça peut prendre un bout de temps avant de louer un nouvel immeuble, mais ça a été très vite […] Il y avait des gens qui faisaient la queue pour louer ces logements. Alors, la demande est très élevée», dit-il.

Le Pavillon AVENS offrira, au printemps 2024, 102 logements abordables avec services de soutien pour les gens de 55 ans et plus. (Radio-Canada/Julie Plourde)

Il faut réduire le fardeau administratif

Milan Mrdjenovich, l’un des plus importants promoteurs des T.N.-O., considère que cette subvention ne sera pas suffisante pour inciter les promoteurs à construire de nouveaux logements si la Ville ne réduit pas en même temps les procédures administratives.

Son entreprise est actuellement chargée de la construction de trois immeubles, qui, au total, vont fournir 184 nouveaux logements sur le marché locatif.

Milan Mrdjenovich est le promoteur de cet immeuble de 54 logements, près de l’hôtel Chateau Nova, à Yellowknife. (Radio-Canada/Graham Shishkov)

Il dit qu’il attend depuis sept mois que la Ville approuve un permis de construction. Cette lenteur administrative est un obstacle de taille dans la construction de nouveaux bâtiments, selon lui.

«Tout le monde fait face à une pénurie de personnel, je comprends ça, mais j’ai aussi une petite fenêtre pour tenter de poser des fondations, la charpente métallique, l’eau, les égouts […] avant que l’hiver arrive», indique-t-il.

«Si on n’approuve pas [ma demande] et que je n’ai pas commencé à creuser avant le 1er avril, ça va tout retarder. Je vais devoir attendre à l’année suivante», ajoute-t-il.

Rob Warburton admet que la Ville pourrait faire mieux pour réduire le fardeau administratif pour les entrepreneurs en construction. «Honnêtement, c’est un problème dans toutes les municipalités au pays. Le processus de délivrance de permis prend juste trop de temps.»

Il dit que le conseil municipal a demandé à l’administration de la Ville de présenter des options afin d’améliorer le processus et de pouvoir donner une meilleure idée des délais aux promoteurs.

Des subventions pour les propriétaires aussi

Selon M. Warburton, la crise du logement ne se réglera pas avec cette subvention au développement, mais celle-ci peut faire partie de la solution.

Il a déjà déposé une motion pour permettre l’utilisation de camps dans la capitale afin de loger les travailleurs de passage, comme ceux embauchés dans le projet de remédiation de la mine Giant. «Il faut trouver différentes façons de loger les gens selon leurs besoins», dit-il.

Il aimerait aussi que des subventions soient offertes aux propriétaires résidentiels, afin qu’ils puissent ajouter des appartements dans les cours arrière.

«Il n’est pas nécessaire que ces subventions ne soient que pour les gros promoteurs […] Si on ajoute un appartement dans sa cour arrière, c’est un appartement de plus pour la ville», conclut-il.

Selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, le taux d’inoccupation à Yellowknife était de 3,3 % en octobre 2022, une légère amélioration pour ceux qui cherchent un logement par rapport à l’année précédente, où ce taux était de 1,9 %.

Rob Warburton dit que la proposition de subvention devrait être finalisée et présentée au conseil municipal en février ou en mars.

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Julie Plourde, Radio-Canada

Vidéojournalise à Yellowknife

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