Nord canadien: à quoi s’attend la francophonie des Territoires du Nord-Ouest en 2019?
Avec la fin de certains dossiers, de nouveaux conseils d’administration et des changements de direction, l’année 2018 aura amené un certain vent de changement dans les organismes de la francophonie des Territoires du Nord-Ouest, dans l’Arctique canadien. Les yeux se tournent maintenant vers 2019.
La Fédération franco-ténoise
Avec une nouvelle directrice générale, un nouveau coordinateur jeunesse, un nouvel agent de communication et un nouveau poste en immigration qui devra être pourvu en janvier, les visages ont bien changé à la Fédération franco-ténoise (FFT) en 2018.
L’année s’est terminée avec la décision de reporter la tenue de l’Assemblée générale annuelle, prévue initialement en décembre. La fédération craignait de ne pas atteindre le quorum à cause des changements effectués dans son mode d’adhésion en 2017.
En repoussant l’assemblée à la mi-février, la directrice générale, Linda Bussey, dit vouloir prendre le temps de clarifier ce qu’est un membre individuel, afin d’en venir à un plan de recrutement.
Ce travail devait être fait par un comité mis en place après l’assemblée générale de 2017, mais, à cause des changements dans l’équipe, il n’a jamais été terminé, explique la directrice générale.
À part les questions d’adhésion, 2019 viendra aussi avec une réponse à la demande de subvention pluriannuelle de l’organisme, qui défraiera sa programmation et ses projets des deux prochaines années.
Parmi les projets proposés, la fédération veut accueillir les Jeux canadiens de la Francophonie en 2023. Elle souhaite aussi assurer une permanence de la programmation à Hay River et faire une étude de faisabilité pour la construction d’un centre communautaire rassemblant les organismes franco-ténois.
La directrice générale veut aussi mettre en place une campagne de sensibilisation pour faire connaître les services en français offerts par le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
La Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest
L’année 2018 de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO) s’est jouée en deux temps. Une baisse des taux d’inscriptions a causé une perte de financement et des réductions d’effectifs lors de l’année scolaire 2017-2018, alors qu’une hausse des inscriptions pour 2018-2019 laisse présager une hausse de financement.
L’année a aussi été couronnée par l’ouverture du gymnase de l’école Allain St-Cyr, marquant la fin de plus d’une décennie de combats.
Après s’être occupé des besoins de l’école Allain St-Cyr, le président de la CSFTNO, Simon Cloutier, dit vouloir se concentrer sur les infrastructures de l’École Boréale de Hay River. Il dit déjà voir un bon appui de la communauté.
« On veut aller chercher le plus de financement possible au niveau du privé et au niveau du gouvernement fédéral, explique-t-il. Après ça, on espère, tout le monde ensemble avec le gouvernement territorial, en venir à une entente pour la construction de nouveaux espaces à Boréale. »
La CSFTNO attend aussi impatiemment les réponses à sa demande de financement conjointe avec le gouvernement territorial et la Garderie Plein Soleil pour des rénovations à la garderie. Une réponse est attendue en février 2019.
Le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest
Le conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDTNO) a aussi fait face à plusieurs départs et roulement de personnel cette année. Malgré les changements, le nouveau directeur général, François Afane, considère l’année qui s’achève comme une continuation de projets déjà entamés.
En 2019 le CDETNO compte continuer ses projets comme le partenariat avec Tourisme T.N.-O. (NWT Tourism), les cafés emplois et le travail pour l’attraction de main-d’oeuvre qualifiée, en plus de mettre en place de nouveaux projets, comme celui d’une initiation à l’entrepreneuriat pour les jeunes francophones.
« On n’invente pas la roue. On veut prendre ce qui se fait ailleurs, même ici, l’adapter afin de développer nos jeunes pour qu’ils puissent considérer l’entrepreneuriat comme une option, explique François Afane. Si les jeunes comprennent ce qu’est l’entrepreneuriat ils [pourront choisir de devenir entrepreneur] et les entrepreneurs, ça crée de la richesse pour la communauté. »
Le centre de services intégré, un centre qui rassemblerait les services utiles à l’immigration à Yellowknife, est aussi l’un des dossiers qu’ils voudront faire avancer avec la FFT, le Collège nordique et d’autres organismes anglophones.
L’Association franco-culturelle de Yellowknife
À l’Association franco-culturelle de Yellowknife (ACFY) le départ prévu de l’employé d’été et le départ de l’agente de développement à l’automne ont laissé la directrice générale par intérim, Lisa Berthier, seule pour gérer l’organisme.
Au moins un ou deux postes à temps partiel devront être pourvus en 2019 pour s’occuper des projets annuels comme la cabane à sucre, du retour de certains projets comme les ateliers d’improvisation du Ratafia, mais aussi des demandes de subventions.
Pour 2019, Lisa Berthier dit vouloir mieux rejoindre la communauté francophone avec la programmation de l’ACFY. L’association devra se faire un nouveau plan stratégique cette année, mais la directrice générale aimerait aussi sonder les Franco-Ténois pour mieux les connaître.
« Peut-être que les gens se demandent s’ils sont satisfaits de la programmation, explique Lisa Berthier. Savoir ce que les gens veulent devrait nous permettre de déterminer ce que nous devrions prendre le temps de faire ».
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