Débat des chefs en français : Mark Carney sous le feu des critiques

Les quatre chefs lors du débat.
Les quatre chefs lors du débat électoral en français. (Photo : Débat des chefs/Radio-Canada)

Le premier débat des chefs en français s’est déroulé mercredi soir dans les studios de Radio-Canada à Montréal.

Les échanges tendus ont porté sur divers sujets, notamment l’économie, l’énergie et le climat, mais un enjeu est demeuré absent : la protection de l’Arctique canadien.

Représentant 40 % du territoire du pays et plus de 70 % de son littoral, cette région est au centre de nombreux enjeux géopolitiques internationaux.

Washington est toujours en désaccord avec la revendication canadienne sur l’espace maritime du passage du Nord-Ouest. (Photo d’archives
: The Washington Post via Getty images)
Points clés du débat en français :
– Économie : Les chefs de parti ont débattu des mesures de représailles aux droits de douane et de la manière de soutenir les travailleurs et les entreprises touchés.
– Énergie et climat : Les échanges musclés ont porté sur la production de pétrole et sur les pipelines.
– Gouvernement minoritaire : Les chefs du NPD et du Bloc ont plaidé pour un gouvernement minoritaire.

Tir groupé sur le chef libéral Mark Carney

Lors du débat animé par Patrice Roy, journaliste et chef d’antenne du Téléjournal avec Patrice Roy et de l’émission En direct avec Patrice Roy, sans surprise, le libéral Mark Carney a été la principale cible des attaques.

Mark Carney sur le plateau du débat en français.
Le chef libéral Mark Carney répond à une question pendant le débat en français. (Photo : Reuters/Sean Kilpatrick)

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a reproché à Mark Carney de ne pas collaborer avec les autres partis pour répondre au président américain Donald Trump.

Selon lui, la riposte aux tarifs américains favorise l’industrie automobile ontarienne au détriment de secteurs industriels du Québec comme la foresterie et l’aluminium.

On shake dans nos culottes quand l’automobile ne va pas bien, a fait valoir M. Blanchet, qui juge que le gouvernement libéral n’a pas eu la même considération pour d’autres secteurs de l’économie.

Yves-François Blanchet parle pendant le débat.
Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois. (Photo : La Presse canadienne/Christopher Katsarov)

Pour sa part, le chef conservateur Pierre Poilievre a accusé le chef libéral de répéter les mêmes promesses électorales que son prédécesseur Justin Trudeau.

Vous êtes un libéral. Vous aimez augmenter les impôts, a lancé M. Poilievre. M. Carney lui a répondu qu’il «vient d’arriver».

Environnement et crise climatique

Les débats ont également porté sur les mesures de représailles aux droits de douane, sur l’énergie et sur le climat.

Yves-François Blanchet a accusé Pierre Poilievre de formuler des phrases creuses, tandis que Mark Carney et Pierre Poilievre se sont dits en faveur d’une augmentation de la production de pétrole au Canada.

Oui pour plus de pétrole afin de réduire nos importations, surtout nos importations des États-Unis, un pays qui nous menace, a dit le chef libéral.

Jagmeet Singh a ramené la crise climatique en plaidant pour des mesures de protection du climat.

La crise climatique ne va pas frapper dans le futur : c’est maintenant, a-t-il indiqué.

Il a rappelé que le pays est frappé par des catastrophes naturelles comme des feux de forêt et des inondations.

Singh refuse de répondre aux questions de certains journalistesJagmeet Singh répond aux questions au micro.
Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh lors du point de presse après le débat en français. (Photo : Reuters/Evan Buhler)

Mêlée de presse après le débat

En point de presse à l’issue de l’émission, Mark Carney a précisé sa vision en matière d’immigration.

Il entend maintenir les seuils pour les différentes classes d’immigration pour une certaine durée, le temps d’augmenter la capacité d’accueil du pays. Il a évoqué les systèmes de santé et d’éducation ainsi que le manque de logements.

Place des communautés autochtones

Lors du point de presse, Yves-François Blanchet a quant à lui été interrogé sur la place négligeable des questions sur les Autochtones dans la campagne électorale.

Le chef bloquiste a critiqué le fait que les nations autochtones n’ont pas été invitées à la discussion pour riposter aux tarifs douaniers américains.

Les nations autochtones sont où, autour de la table? […] Ce sont des nations à part entière avec le droit à l’autodétermination qui pourraient être des alliés précieux dans une négociation face aux États-Unis.

Questionné sur la guerre à Gaza, Pierre Poilievre a refusé de commenter les actions d’Israël dans ce conflit.

Pressé de questions par un journaliste, il a refusé de les condamner, même s’il juge qu’« un pays devrait faire des efforts pour éviter les tragédies civiles ».

Pierre Poilievre parle lors du débat.
Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, lors du débat électoral en français. (Photo : Reuters/Sean Kilpatrick)

Des journalistes de médias proches de l’extrême droite, dont True North et Rebel News, se sont présentés en grand nombre au débat.

Le néo-démocrate Jagmeet Singh a refusé de répondre à leurs questions, les accusant de propager de la désinformation.

Le débat des chefs en anglais se déroulera jeudi à 19 h (HAE).

Radio Canada International offrira également ce débat traduit en langue inuktitut.

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