Défense de l’Arctique : les ministres Joly et Blair présentent la stratégie au Nunavut

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, s’est rendue à Iqaluit, lundi, pour parler de la stratégie de défense dans l’Arctique. (PC/Dustin Patar)

La ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, et le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, étaient de passage à Iqaluit, au Nunavut, pour présenter la politique de défense de l’Arctique, qui mise sur une augmentation des capacités de dissuasion militaire face à un contexte géopolitique changeant.

Accompagnés du ministre des Affaires du Nord, Dan Vandal, ils ont profité de leur visite pour discuter avec les premiers ministres du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.

Les deux ministres rencontreront également des organisations autochtones régionales, ainsi que le maire d’Iqaluit, durant cette visite.

C’est l’occasion pour eux de faire une mise à jour sur les derniers développements pour la sécurité dans l’Arctique ainsi que sur les investissements prévus dans la nouvelle politique de défense du Nord.

Le plan prévoit notamment une modernisation des navires de la Marine royale canadienne. (Photo d’archives/Radio-Canada)

La stratégie, nommée « Notre Nord, fort et libre : Une vision renouvelée pour la défense du Canada », a été dévoilée le 8 avril, dans la foulée de la présentation du budget fédéral.

Le plan prévoit des investissements de 8,1 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, et de 73 milliards d’ici 2044.

Il est notamment question d’augmenter les capacités tactiques des Forces armées canadiennes (FAC), grâce au renouvellement de la flotte d’avions de surveillance, de sous-marins, de véhicules tout-terrain et de missiles.

La politique prévoit aussi des investissements massifs dans la construction d’infrastructures nordiques pour permettre la présence des FAC toute l’année.

Le ministre de la Défense nationale, Bill Blair, souligne que des analyses seront faites pour déterminer les meilleurs lieux pour construire ces infrastructures. (PC/Dustin Patar)

Parmi ces infrastructures, Ottawa compte construire des «carrefours opérationnels du Nord», composés notamment de pistes d’atterrissage, d’entrepôts et d’autres bâtiments.

Le ministère de la Défense souhaite que ces infrastructures puissent servir aux communautés nordiques dans la mesure du possible.

«Si nous bâtissons une piste d’atterrissage sur laquelle je peux faire atterrir un avion de chasse ou de transport, elle peut aussi être accessible pour la communauté qui souhaite importer des biens et services, ou faire des évacuations médicales et améliorer leur qualité de vie», a dit le ministre Blair en conférence de presse lundi matin.

Ce dernier assure que des consultations avec les gouvernements régionaux et les organisations inuit seront tenues avant la construction de ces carrefours opérationnels du Nord. Il est donc trop tôt pour statuer sur l’emplacement de ces infrastructures, dont la construction pourra encore prendre un certain temps.

Des discussions avec les instances régionales sont prévues avant la construction d’infrastructures supplémentaires. (Photo d’archives/Radio-Canada/Matisse Harvey)

Sur une enveloppe totale de 218 millions de dollars pour les 20 prochaines années, seulement 18 millions seront alloués à ce projet de «carrefours» d’ici 2029.

Miser sur la dissuasion

Le couvert de glace dans l’Arctique diminue rapidement en raison des changements climatiques. Le passage du Nord-Ouest pourrait devenir la route commerciale la plus courte pour relier l’Europe à l’Asie d’ici 2050.

Face à cette occasion sur le plan économique et stratégique, la Russie a considérablement augmenté ses capacités militaires dans la région.

Moscou a construit des bases modernes et possède une flotte de brise-glace à propulsion nucléaire, qui menace la sécurité du Canada, selon Ottawa.

Le brise-glace à propulsion nucléaire Ural sort du chantier naval de Baltiysky, à Saint-Pétersbourg, le 23 novembre 2022, pour voguer vers Mourmansk, dans l’Arctique russe. (AP/Dmitri Lovetsky)

La ministre Joly a donc réitéré lundi l’importance pour le pays d’investir massivement dans sa force de dissuasion dans l’Arctique pour faire face à toute éventualité.

«Nous devons comprendre que nous sommes un voisin de la Russie, et qu’elle a investi dans leur Nord. C’est pour ça que nous devons avoir un avantage concurrentiel», a-t-elle déclaré en conférence de presse à Iqaluit lundi matin.

Cette dernière souhaite aussi que le pays poursuive ses efforts diplomatiques et de collaboration avec ses alliés scandinaves et américains pour assurer le maintien de la paix dans la région.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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