Des centaines de personnes rassemblées pour la Journée de la robe rouge

Des personnes habillées de rouge tiennent des tambours derrière le centre culturel Kwanlin Dün, le 5 mai 2025.
Un peu plus de 200 personnes se sont réunies à Whitehorse lors de la marche annuelle pour commémorer et demander justice pour toutes les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées un peu partout dans le Nord pour souligner la 15e Journée de la robe rouge, commémorant ainsi la mémoire des femmes, des filles et des personnes 2LGBTQI+ autochtones disparues et assassinées.

Des personnes jouent du tambour traditionnel en marchant le long du fleuve Yukon, à Whitehorse, le 5 mai 2025.
Les participants ont longé le fleuve Yukon au son d’une musique traditionnelle. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

À Whitehorse, c’est au son des tambours que plus de 200 personnes ont marché de Riverdale jusqu’au centre culturel Kwanlin Dün, au centre-ville, en longeant le fleuve. Le long du chemin, des affiches sur lesquelles on pouvait lire les 94 appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation avaient été plantées.

Une dame habillée de rouge tient un tambour, le 5 mai 2025.
Des joueurs de tambour menaient la marche qui a eu lieu à Whitehorse, lundi. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Chaque année, Diane Lilley, de la Première Nation Little Salmon Carmacks, marche à la mémoire de sa soeur Tina qui est disparue sur le bord de l’autoroute, près de Dawson Creek, en Colombie-Britannique, lorsqu’elle avait 20 ans.

Elle a juste disparu et elle n’est jamais revenue. On n’avait pas de trace pendant six mois. J’appelais la GRC pour qu’il la retrouve, mais il n’y avait rien, pas de trace, raconte-t-elle.

Une robe est accrochée à un arbre, à Whitehorse, le 5 mai 2025.
Des robes ont été accrochées dans les arbres en honneur de cette journée commémorative. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Six mois plus tard, le corps de sa soeur a été retrouvé dans une forêt à proximité. La famille a cependant dû attendre 16 ans avant que le coupable ne soit trouvé et arrêté.

À toutes les familles qui cherchent encore leur proche disparu, Diane Lilley n’a qu’un message : Ne baissez jamais les bras, même si ça fait 30 ans, n’abandonnez pas. Il n’y a pas d’affaire non résolue au Canada. Un simple indice peut faire relancer une enquête, souligne-t-elle.

Des marches similaires ont eu lieu notamment à Dawson et à Watson Lake, ainsi qu’à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest.

Sarah Gargan, de la Première Nation Deh Gáh Got’ı̨ę, faisait partie de ceux qui ont marché dans la capitale ténoise lundi.

Des personnes rassemblées, dont une de dos avec un manteau sur lequel est écrit We will rise, le 5 mai, à Whitehorse.
La Journée de la robe rouge est l’occasion pour les communautés de se rassembler et de se soutenir. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

C’est avec le coeur très lourd à la mémoire de sa petite-fille, morte l’année dernière à Edmonton, ainsi que pour la cousine de celle-ci qui est toujours portée disparue, qu’elle a participé au rassemblement.

Je prie chaque nuit pour que justice soit rendue pour ma petite-fille, dit-elle en précisant que la lumière n’a toujours pas été faite sur les circonstances entourant son décès.

Au Yukon, la ministre responsable de la Direction de la condition féminine, Jeanie McLean, a indiqué que les efforts se poursuivent pour concrétiser le plan de mise en œuvre de la Stratégie du Yukon sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées.

Des marches aux actions de sensibilisation en passant par les changements de politique, tout cela nous amène un peu plus près de notre vision commune : des communautés saines, sécuritaires et sans violence où les femmes et les filles autochtones et les Yukonnais bispirituels sont respectés, valorisés et traités avec justice et dignité, écrit la ministre.

Une statue en bronze représentant une femme en train de faire du tambour, un bouquet de fleurs est posé sur son socle, à Whitehorse.
Cette statue a été construite en 2021, près du parc Rotary à Whitehorse, en hommage aux femmes, aux filles et aux personnes bispirituelles autochtones disparues et assassinées. (Photo : Radio-Canada/Sarah Xenos)

Avec des informations d’Avery Zingel

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