Les maires du Nunavik implorent l’aide de Québec face à la tuberculose

Une machine de radiographie.
Des maires du Nord dénoncent notamment le manque de ressources en dépistage dans la région, comme des machines à rayon X. (Photo d’archives : Radio-Canada/Félix Lebel)

Les maires des villages inuit du Nunavik demandent à Québec de déclarer une urgence de santé publique, face à l’augmentation sans précédent des cas de tuberculose dans la région, une maladie infectieuse possiblement mortelle.

Les élus dénoncent parallèlement une baisse des budgets dans la lutte contre la maladie, imposée, selon eux, par le ministère de la Santé du Québec. Cette information n’a pas été confirmée par Radio-Canada à ce moment-ci.

La santé publique régionale avait recensé 95 cas de tuberculose en 2024, un record.

L’année 2025 s’annonce tout aussi dangereuse, avec 40 cas recensés jusqu’ici. « En tout, 6 des 14 villages du Nunavik connaissent des éclosions. »

Ces statistiques reflètent directement le racisme systémique colonial qui continue de dicter les politiques de santé et l’allocation des ressources au Québec, dénoncent ces maires, qui ont signé une lettre à l’intention du ministre de la Santé québécois, Christian Dubé.

Le village de Kuujjuak au bord de l'eau, entouré de forêt.
Le taux d’incidence de la tuberculose chez les Inuit du Nunavik est de 100 à 300 fois plus élevé que celui du reste du Québec. (Photo d’archives de Kuujjuaq : Radio-Canada/Félix Lebel)

Selon eux, les ressources actuelles ne permettent pas de venir à bout de la transmission de la maladie.

Ils dénoncent le manque d’appareils de radiographie, de personnel qualifié et d’infrastructures adéquates pour répondre à l’ampleur de la crise et effectuer des dépistages efficaces.

À ces facteurs s’ajoute aussi le grave manque de logements, déjà surpeuplés, qui accentue la transmission de la maladie. La tuberculose se transmet surtout dans l’air, en cas d’exposition prolongée.

La fermeture récente de l’hôpital de Puvirnituq, en raison d’un problème d’accès à l’eau au village, risque d’aggraver cette situation du côté de la baie d’Hudson, selon les signataires.

La devanture de l'hôpital.
La fermeture temporaire de l’hôpital de Puvirnituq, en mai dernier, va contribuer à la crise, selon eux. (Photo d’archives : Radio-Canada/Félix Lebel)

Il ne s’agit pas seulement de politiques. Il s’agit de vies humaines, celles des Inuit du Nunavik. Nous sommes des êtres humains, avec les mêmes droits et la même dignité que tous les autres citoyens du Québec et du Canada, ajoutent ces maires et mairesses dans cette lettre.

Ils interpellent donc Québec pour que des ressources d’urgence soient déployées, telles que des unités mobiles de radiographie, du matériel de diagnostic et du personnel supplémentaire pour la tuberculose active et latente.

À plus long terme, ils demandent au gouvernement de bonifier son financement des services de santé au Nunavik, ainsi que les infrastructures essentielles, comme l’accès à l’eau et aux logements.

Il s’agit, finalement, de mettre en œuvre les recommandations de la commission Viens, qui soulignait l’importance d’effectuer des changements structurels pour éliminer les inégalités en santé auprès des Autochtones.

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Félix Lebel, Radio-Canada

Journaliste à Sept-Îles

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