Réactions partagées aux retraits d’exception pour le commerce du Yukon

Le gouvernement du Yukon annonce la fin de cinq exceptions de l’Accord de libre-échange canadien pour faciliter le commerce intérieur, mais le secteur commercial yukonnais soulève des inquiétudes quant à l’impact de cette annonce.
La décision, dont l’entrée en vigueur est prévue le 8 juillet, vise à retirer des clauses spécifiques au territoire. Elle concerne des limitations relatives aux marchés publics, aux permis de vente d’immeubles, à la sylviculture, aux pêches et à l’utilisation des terres agricoles.

Elles ont été choisies parce que leur suppression est assez simple et aura peu de conséquences pour la population, en plus de favoriser les échanges commerciaux avec le reste du Canada, soutient dans un communiqué le ministre du Développement économique et ancien premier ministre Ranj Pillai.
Le gouvernement du Yukon compte ainsi mettre fin à sa politique d’encouragement aux entreprises qui offre des subventions pour embaucher des résidents yukonnais et utiliser des biens et service du territoire. C’est aussi ce qui permet au gouvernement de favoriser les entreprises du Yukon lors des appels d’offres.
La décision surprend la directrice générale de l’Association agricole du Yukon, Hanna Fish, qui souligne que l’approvisionnement en produits locaux est un enjeu de longue date dans la communauté agricole.
Nous nous demandons comment cela aura un impact sur cet aspect alors que nous essayons de construire une relation entre le gouvernement et les agriculteurs locaux. Est-ce que l’on va perdre plus d’appels d’offres contre des organisations extérieures?se demande-t-elle.

Une autre mesure éliminée est l’obligation pour les agents immobiliers d’être résident du territoire depuis au moins trois mois avant de faire leur demande de licence, ce qui, selon l’agent immobilier yukonnais Félix Robitaille, n’est pas nouveau.
Je ne pense pas que ça va nous toucher. Il n’y a pas beaucoup d’agents immobiliers qui ne sont pas résidents. Quand les gens choisissent un agent, c’est parce qu’ils veulent une expertise locale, soutient-il.
Dans une déclaration, si la directrice générale de la Chambre de Commerce de Whitehorse, Andrei Samson, a louangé les efforts qui promeuvent le commerce intérieur, elle dit d’un même souffle que la Chambre surveillera de près les impacts de ces changements dans les prochaines semaines.

Avec le retrait de mesures comme la politique d’encouragement aux entreprises, un outil historiquement créé pour aider les entreprises yukonnaises à accéder au marché public, il y a un besoin de plus en plus grand de s’assurer que les entreprises locales ne sont pas désavantagées, écrit-elle.
Le programme d’encouragement permet de couvrir jusqu’à 15 % du salaire des apprentis et des jeunes yukonnais et jusqu’à 20 % du salaire et des avantages sociaux pour les travailleurs de la construction du territoire.
Avec les informations de Caitrin Pilkington
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