Licenciements à la mine Ekati : stupéfaction dans les communautés

Vue aérienne de la mine à ciel ouvert.
La mine Ekati, située au nord-est de Yellowknife, exploite le diamant depuis 1998. (Photo : Dominion Diamond Corporation)

Alors que les dirigeants autochtones et les travailleurs sont sous le coup des mises à pied annoncées la semaine dernière à la mine de diamants Ekati, aux Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), les observateurs de l’industrie indiquent que la réduction des opérations de la mine témoigne des défis auxquels fait face l’industrie du diamant.

Selon le chef national déné, George Mackenzie, ces pertes d’emplois auront d’énormes répercussions sur les communautés Tłı̨chǫ.

Certains de ces employés y travaillaient depuis près de 30 ans, a souligné celui qui a également été grand chef Tłı̨chǫ. Ils ont des factures à payer et doivent s’occuper de leur famille. Ces pertes d’emplois auront un impact majeur sur notre communauté, dans notre région.

George Mackenzie assis sur un divan.
George Mackenzie est chef national des Dénés. (Photo : Radio-Canada/Jocelyn Shepel)

Le propriétaire de la mine Ekati, Burgundy Diamond Mines, a annoncé mercredi la suspension des opérations à ciel ouvert à Ekati et le licenciement de plusieurs centaines d’employés et de sous-traitants. L’entreprise poursuit toutefois l’exploitation sur le site souterrain de Misery.

Le chef de la nation des Dénés Couteaux-Jaunes de Dettah, Ernest Betsina, s’est dit très surpris et déçu par ces licenciements. Plusieurs de nos membres ont travaillé de nombreuses années à Ekati, a-t-il indiqué, tout en ajoutant qu’il s’assurera que les personnes concernées obtiendront leur juste part en fonction du nombre d’années travaillées.

Selon Johnny McKinney, vice-président régional de la division Kimberlite du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Nord, Ekati aurait mentionné au syndicat que 160 de ses membres ont été licenciés. Le syndicat représente environ 400 travailleurs de la mine Ekati. Or, tous ces travailleurs ne sont pas nécessairement résidents des T.N.-O.

On nous a assuré que toutes les ententes sur les répercussions et les avantages (ERA) ont été prises en compte dans le processus de sélection des personnes renvoyées, et ce, en veillant à prioriser la représentation des travailleurs du territoire, a dit M. McKinney.

La compagnie Burgundy n’aurait fourni aucune échéance au syndicat. Tout ce qu’elle nous a dit, c’est que, lorsque les prix du diamant remonteront, qu’il y aura une augmentation des flux de trésorerie et que toutes les conditions qu’ils examinent seront réunies, ils procéderont aux rappels, a précisé M. McKinney.

L’entreprise a annoncé qu’elle prévoit de publier un nouveau plan d’ici à la fin de juillet.

Une crise énorme

Les observateurs de l’industrie se sont montrés moins surpris par l’annonce d’une pause des activités de la fosse à ciel ouvert d’Ekati, qui a commencé la production plus tôt cette année.

Paul Zimnisky, analyste indépendant de l’industrie du diamant au New Jersey, affirme que de nombreux facteurs ont sans doute contribué à la réduction des activités.

Le marché du diamant est faible depuis plus de deux ans, avec des prix en baisse de 10 à 30 % par rapport aux sommets historiques du début de 2022, souligne-t-il.

L’expert note que la demande de diamants en Chine – le deuxième consommateur après les États-Unis – a chuté jusqu’à 50 % l’an dernier. La concurrence des diamants produits en laboratoire continue également d’exercer une pression sur le marché des diamants naturels.

Ces trois facteurs combinés ont mené à cette crise énorme des dernières années, ajoute Paul Zimnisky.

Selon lui, il est possible que Burgundy reprenne ses activités d’extraction si les prix du diamant se rétablissent, mais il sera difficile de maintenir les équipements et de réembaucher tous ces employés.

Karen Costello, directrice générale de la chambre des mines des T.N.-O. et du Nunavut, affirme que la situation à Ekati est un reflet réel des pressions auxquelles font face les producteurs de diamants en raison de la faiblesse des prix, de la hausse des coûts et des difficultés liées aux tarifs douaniers imposés par les États-Unis.

Elle se dit toutefois encouragée par l’acquisition récente d’une participation majoritaire dans le projet WO par Arctic Blue Diamond, une entreprise privée des T.N.-O. Le projet comprend huit concessions minières situées à environ 23 kilomètres de la mine de diamants Diavik et à 53 kilomètres de la mine Ekati.

D’après les informations de Sidney Cohen

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