Plus d’élèves, plus de dépenses dans les écoles francophones des territoires

Un texte de Thomas Éthier
En pleine poussée de croissance, les écoles francophones du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut continuent de profiter de nouvelles ressources, tout en se préparant aux défis qui les attendent.
Le 25 août, c’était la rentrée scolaire pour les 425 élèves de la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY).
Cette année, les élèves de l’École Émilie-Tremblay ont droit à une nouvelle classe en plein air, un élément de plus à la liste de récents acquis du milieu scolaire francophone yukonnais. (nouvelle fenêtre)
Ces ajouts suivent l’importante croissance du nombre d’élèves francophones des dernières années. Le jour de la rentrée, le Centre scolaire secondaire communautaire Paul-Émile-Mercier dépassait sa pleine capacité, et l’École Émilie-Tremblay était presque pleine.
Pour l’année 2025-2026, on a de la place pour accommoder tous nos élèves, assure Marc Champagne, directeur général de la CSFY.Or, la forte augmentation du coût de la vie du Yukon pourrait freiner les ambitions des écoles.
[Cela a] certainement un impact sur notre budget. On travaille avec le gouvernement du Yukon pour tenter de trouver des solutions, explique Marc Champagne.
Correction
Le 2 septembre 2024, nous avons modifié cet article pour attribuer correctement la citation à M. Marc Champagne.

Il dit ne pas pouvoir déterminer les effets qu’auront ces difficultés budgétaires pour l’année 2025-2026. Une mise à jour doit être présentée à la prochaine assemblée générale annuelle, en septembre.
Nouveaux besoins aux T.N.-O.
Les écoles francophones des Territoires du Nord-Ouest continuent également de s’adapter à l’afflux de nouveaux élèves.
À l’École Allain-St-Cyr de Yellowknife, 229 élèves retournaient en classe le 28 août, soit environ 30 de plus que l’an dernier. L’École Boréale de Hay River accueille 54 élèves le 2 septembre.
Le nouveau directeur général de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO), François Rouleau, évoque une belle augmentation
pour Yellowknife.
On commence à être serrés, note-t-il toutefois, en soulignant l’ajout de casiers et de toilettes dans l’école.
Il dit espérer obtenir une augmentation du financement fédéral d’ici les prochaines semaines.
Tout est bien, les budgets sont stables, mais avec une pareille croissance de la population, et l’augmentation du nombre d’élèves, on espère avoir une petite augmentation [du budget], précise-t-il.
Des discussions seraient également en cours avec le gouvernement des T.N.-O. pour trouver des solutions en matière d’infrastructures pour les prochaines années.
Est-ce qu’il y a une autre école à Yellowknife qui pourrait être libérée et qui nous donnerait des espaces additionnels? On ne ferme aucune porte, indique François Rouleau.
Les écoles de la CSFTNO poursuivront cette année leur implantation du programme d’enseignement de la Colombie-Britannique, adopté en 2023. Pour les plus petits, une deuxième garderie serait en préparation et pourrait accueillir des enfants dès le mois d’octobre, selon François Rouleau.
Nouvelle stabilité au Nunavut
Du côté de la Commission scolaire francophone du Nunavut (CSFN), les 116 élèves qui sont retournés le 2 septembre à l’École des Trois-Soleils continueront à s’approprier le nouveau gymnase et les salles de classe spécialisées inaugurées en 2023.
Un accent particulier sera accordé cette année à la francisation des élèves, élément central du nouveau plan stratégique de la CSFN.
Comme le souligne Annie Larocque, directrice générale, plusieurs élèves francophones du Nunavut ne parlent français qu’à l’école : C’est un travail de tous les jours, pour les enseignants, de rappeler aux élèves de parler français. On est là vraiment là pour faire grandir et faire rayonner cette belle langue-là!

La commission scolaire entend proposer des activités culturelles aux élèves de concert avec l’Association des francophones du Nunavut.
On veut vraiment leur permettre de vivre le français autrement que dans une salle de classe ou un cadre d’apprentissage un petit peu plus rigide, explique Annie Larocque.
Comme partout dans le Nord, l’école francophone du Nunavut déploie de grands efforts pour attirer ses employés, dont plusieurs sont recrutés dans les provinces.
Tous les enseignants sont prêts pour cette année.
Toutefois, une grave pénurie de logements complique l’embauche du personnel de soutien qui ne reçoit pas d’aide gouvernementale pour le logement.
Il n’y a pas de logements, affirme Mme Larocque. S’il y en a un, c’est très dispendieux. C’est vraiment un frein, on a de la difficulté à recruter du personnel de soutien.
À lire aussi :