Rassemblement à Yellowknife contre les violences sexuelles

Un texte Thomas Éthier
Environ 60 personnes étaient rassemblées jeudi au parc Somba K’e, à Yellowknife, dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), pour soutenir la lutte contre la violence sexuelle. L’événement s’inscrivait dans le cadre du mouvement mondial Take Back the Night.
La foule a eu l’occasion d’entendre les témoignages de trois femmes qui ont été touchées par les épisodes de violence qu’elles ont elles-mêmes subis.
Je fais partie de celles qui ont eu la chance d’avoir survécu. Je sais que les choses auraient pu se passer autrement et que j’aurais pu faire partie des statistiques, a raconté Jennifer Franki-Smith, qui s’est ouverte sur la violence conjugale dont elle a été victime.
Résidente de Yellowknife, Gerry Sharp a décrit des détails de la maltraitance subie de la part de son père durant son enfance.
La situation traumatisante aurait entraîné son frère dans la violence et la criminalité. C’est le résultat de notre éducation. Sans mon père, mon frère n’aurait pas fait ces victimes, a-t-elle ajouté.

Jasmine Slino, de l’organisme Home Base, était présente pour offrir de la documentation.
Je travaille tous les jours avec des jeunes, dont certaines sont victimes de violences conjugales et sexuelles, malgré leur très jeune âge. Je suis ici aujourd’hui en leur nom, a-t-elle indiqué.
Selon un rapport de 2020 de Statistique Canada, plus de la moitié des femmes et des hommes aux T.N.-O. ont affirmé avoir été victimes d’au moins une agression sexuelle ou physique depuis l’âge de 15 ans.

Les femmes dans le Nord seraient trois fois plus susceptibles que les hommes de subir une agression sexuelle, toujours selon le rapport.
L’itinéraire a été spécialement tracé pour emprunter la 50e Rue, à proximité de l’avenue Franklin, un secteur où de nombreux cas de violence contre des femmes auraient été signalés.
On sait que c’est un secteur où plusieurs ne se sentent pas toujours en sécurité de circuler, a mentionné Meaghan Brackenbury, l’une des organisatrices de l’événement.
Mme Brackenbury est coordonnatrice au YWCA des T.N.-O., un organisme qui offre notamment un refuge aux femmes victimes de violence conjugale.
Parmi les différentes situations qui mettent les femmes en danger dans le territoire, le YWCA aurait observé des cas de trafic humain, un triste phénomène jusqu’alors peu observé.
Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais on ne voit habituellement pas souvent ce genre de cas, et nous en avons observé quelques-uns au cours des dernières années, a indiqué Mme Brackenbury.
Né dans les années 1970, le mouvement Take Back the Night vise à mettre fin à toutes les formes de violences sexuelles. Des événements sont organisés dans plus de 30 pays.
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