Des images satellites dévoilent une fonte des glaces exceptionnelle en Antarctique
Les températures sur le continent antarctique ont atteint de nouveaux records en février et les conséquences sont visibles depuis l’espace, comme le montrent ces photos prises par des satellites de la NASA.
Le 6 février 2020, la station de recherche argentine Esperanza, située à la pointe nord du continent, a vu le mercure atteindre 18,3 °C. En guise de comparaison, il faisait la même température à Los Angeles, aux États-Unis.
Ce record doit encore être vérifié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) même si elle paraît convaincue de sa véracité.
L’organisation onusienne est toutefois plus sceptique pour ce qui est de l’annonce par de nombreux médias d’un autre record de 20,75 °C, le 9 février.
« L’OMM cherche à obtenir les données de température exactes pour une station de surveillance située sur l’île Seymour, qui fait partie d’un archipel au large de la péninsule antarctique. Selon les médias, les chercheurs ont enregistré une température de 20,75 °C. M. Cerveny [Le rapporteur de l’OMM sur les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes] a averti qu’il est prématuré de dire que l’Antarctique a dépassé 20 °C pour la première fois », a indiqué l’OMM par voie de communiqué.
La NASA confirme cependant que cette vague de chaleur s’est poursuivie jusqu’au 13 février. Cela a grandement affecté la banquise ainsi que la calotte glaciaire d’Eagle Island, comme le montrent les images ci-dessus.
« Je n’ai jamais vu de bassins de fonte se développer aussi rapidement en Antarctique », a déclaré par voie de communiqué Mauri Pelto, un glaciologue au Collège Nichols.
Eagle Island est située près de la station Esperanza.
Environ 20 % de la neige accumulée sur l’île a fondu lors de ce seul épisode de chaleur.
Pour M. Pelto, cette fonte est causée par des températures élevées persistant sur plusieurs jours. De tels réchauffements ne sont devenus courants que depuis quelques années, ajoute-t-il.
Le climatologue Xavier Fettweis a calculé la quantité d’eau qui, en fondant, a été déversée dans l’océan. Selon lui, cette vague de chaleur a été le facteur qui a le plus contribué à l’élévation du niveau de la mer cet été.
Just to give you an idea, I have plotted the amount of meltwater reaching ocean from Peninsula as simulated by MAR forced by GFS. Although the absolute numbers need to be confirmed, the recent warm event was well the highest sea level contribution of this summer. https://t.co/kZPfcS2I2U pic.twitter.com/sNQtM8B1yJ
— Xavier Fettweis (@xavierfettweis) February 21, 2020
Les images ci-dessous mettent en avant la fonte de la banquise sur la même péninsule du 4 au 13 février 2020. On peut voir Eagle Island en bas à gauche de l’image.
La troisième vague de chaleur de la saison
Les experts de la NASA soulignent dans leur communiqué qu’il s’agit là de la troisième vague de chaleur de l’été austral. Elle serait due à une combinaison de phénomènes météorologiques.
Des vents plus faibles ont permis à une masse d’air chaud de se déplacer depuis l’Amérique du Sud vers l’Antarctique et d’y stagner pendant quelques jours.
Deux autres vagues de chaleur similaires ont eu lieu en novembre 2019 et janvier 2020.
« Si vous considérez ce seul événement de février, il n’est pas si important », a déclaré M. Pelto. « Il est plus pertinent de constater que ces événements se produisent plus fréquemment ».
En parallèle, le glacier de l’île du Pin, un des glaciers de l’Antarctique qui se réduisent le plus rapidement, a perdu plusieurs icebergs durant la même période. Le plus large d’entre eux fait 100 km2.

Ce n’est pas la première fois que le glacier de l’île du Pin se sépare de grands icebergs. Ce phénomène avait habituellement lieu tous les quatre à six ans. Aujourd’hui, le vêlage a lieu presque tous les ans et les icebergs ont tendance à se fragmenter plus facilement.
Pour les scientifiques, cela indique la fragilité de la banquise provoquée par des courants d’eau chaude qui viennent faire fondre le glacier par-dessous.
Le réchauffement climatique semble irréversible, quoique l’humanité puisse faire aujourd’hui puisque l’enchainement des causes à effets s’est accélérés depuis le début de l’industrialisation et de la technologie consumériste. Le déni apparent de nombre de politiciens, industriels et autres « humanoîdes », vient sans doute paradoxalement de la prise de conscience que nous ne pouvons pas endiguer ce phénomène, et qu’il va impacter dans tous les cas, l’ensemble de l’humanité mais aussi de la planète en terme de bio diversité. Ce n’est pas le singe, mais l ‘humain, qui ne veut pas voir, ni entendre, ni dire ce qu’il pressent au fond de lui. Par la mondialisation sur tous les plans (industrialisation et consommations technologiques, démographie et migrations en expansion, idéologies politiques et religieuses confuses et contradictoires, destruction voulues ou indirectes de la nature), l’humanité actuelle est en train de se « suicider » .
Peut être que cela ne sera qu’une « péripétie » au regard de la durée de vie de notre planète et de son soleil, et que dans quelques centaines de milliers d’années, il y aura de nouvelles formes de vie plus mesurées, respectueuses, en symbioses entre elles et avec leur environnement, nos entités spirituelles, aujourd’hui pour la majorité, muselées par la méconnaissance, mais dont l’essence est indestructible, peuvent tout au moins l’espérer.