La situation du Collège nordique, aux T.N.-O., inquiète des sénateurs canadiens

Un texte de Mohamed-Amin Kehel
Moins d’une semaine après avoir sonné l’alarme sur sa situation financière délicate, le Collège nordique francophone, aux T.N.-O., a pu compter cette semaine sur l’appui de quatre sénateurs indépendants. Lucie Moncion, Allister Surette, Bernadette Clément et René Cormier ont signé une lettre à destination du ministre des Finances, François-Philippe Champagne.
Ce n’est pas la première fois que je vois ça, souligne Lucie Moncion, la sénatrice ontarienne à l’origine de l’initiative. Je vois toujours ces coupures-là comme étant des économies qu’on fait sur le dos des francophones.
Le Collège nordique francophone, à Yellowknife, a appris en septembre la baisse de l’enveloppe qui lui était accordée par Patrimoine canadien. Il perd ainsi deux tiers d’un financement qui représentait plus de 60 % de son budget.
Le directeur général de l’établissement, Patrick Arsenault, se réjouit du soutien de la sénatrice. On était ravis de voir qu’elle était prête à prendre des actions concrètes, parler avec ses collègues et se mobiliser pour écrire une lettre de soutien.
Dans la lettre, les sénateurs expriment leurs vives inquiétudes et redoutent que d’autres établissements postsecondaires en milieu minoritaire subissent les conséquences d’une politique générale de compressions budgétaires.
Lucie Moncion donne l’exemple de la situation de l’Université Laurentienne, touchée par une grave crise financière il y a quatre ans et au sein de laquelle « plusieurs étudiants dont les programmes ont été coupés ont dû finir leurs études en anglais ».
Faire des coupures sur le dos des francophones, je trouve que c’est inacceptable, surtout venant du gouvernement fédéral, lance Lucie Moncion, sénatrice indépendante de l’Ontario.
La sénatrice déplore un manque de vision du gouvernement fédéral et les conséquences de ces compressions sur la main-d’œuvre bilingue au pays.
On parle de coupures dans des personnes qui vont être bilingues et qui souvent vont être capables de répondre aux besoins des anglophones et des francophones du Canada, argue-t-elle.
Le constat est le même de la part de Patrick Arsenault.
Moi, personnellement, ça m’inquiète pour les années à venir de voir comment la francophonie minoritaire va être soutenue par le gouvernement actuel.
Un plan bientôt dévoilé à la communauté
Par ailleurs, Patrick Arsenault assure que son conseil d’administration et lui travaillent sur une révision complète du plan stratégique du Collège nordique francophone.
On pense avoir un nouveau plan à soumettre au public dans environ trois semaines si tout va bien, indique-t-il. On doit retravailler ligne par ligne toutes nos activités prévues pour les trois prochaines années. Donc, ce n’est pas quelque chose qu’on peut faire en un après-midi.

Pour le moment, l’avenir de l’établissement reste encore incertain, notamment parce que l’entente finale avec le gouvernement fédéral n’a pas encore été signée et que Patrick Arsenault doit encore « négocier avec le volet territorial les lignes exactes du budget ».
En conséquence, le directeur général et son équipe se trouvent dans l’impossibilité de « prendre des décisions officielles ».
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