La croissance démographique du Yukon au plus bas depuis 10 ans

La population du Yukon continue de croître et a atteint un sommet de 47 505 résidents en juin, mais c’est aussi en 2025 que sa croissance a été la plus faible en 10 ans.
Le Bureau des statistiques du Yukon a publié son bilan démographique pour le deuxième trimestre de 2025 vendredi.
De 2015 à 2025, la population du territoire a augmenté de 9760 personnes, passant de 37 745 à 47 505. Cela représente une hausse de 25,9 % et un taux de croissance annuel composé de 2,3 %. La région de Whitehorse a enregistré la majorité de cette augmentation avec près de 8800 personnes en plus.
Durant cette période, le Yukon a toutefois enregistré sa plus faible croissance annuelle de la population en 2025 à 1,1 %. La plus élevée, à 3,6 %, l’a été en 2024.
C’était prévisible, dit Misha Donohoe, agente principale d’information au Bureau des statistiques du Yukon. Après la COVID-19, nous avons connu plusieurs années de forte croissance, particulièrement en 2023 et 2024, pour ensuite observer une baisse du taux à l’échelle nationale.
Selon elle, deux éléments ont contribué à cette baisse en 2025 : moins de migrants étrangers se sont installés au territoire au cours de la dernière année et une proportion légèrement plus élevée de Yukonnais sont partis vers d’autres régions du Canada.
Petits nombres, fortes variations
Misha Donohoe rappelle par contre à quel point les nombres sont petits au territoire. Une croissance de 1 % représente ainsi seulement quelque 500 personnes et certaines données doivent être mises en contexte.
Par exemple, c’est Johnsons Crossing qui a connu la plus forte augmentation de population de juin 2024 à juin dernier, soit 6 %. C’est quelque six fois plus que la moyenne du territoire, mais seulement trois personnes de plus y vivent.
Quant à la population de Destruction Bay, elle a baissé de quelque 13 % durant la même période, en perdant 9 résidents, tandis que celle de Whistle Bend, à Whitehorse, a augmenté du même pourcentage, en gagnant 516 habitants.
De petits mouvements de population ou des initiatives en matière d’immigration peuvent ainsi créer un impact important sur le taux de croissance, indique Misha Donohoe.
Programme territorial d’immigration
Les coupures dans le programme territorial de candidatures à l’immigration en 2025 devraient ainsi se percevoir dans le taux. En janvier, le nombre de places a été réduit de moitié, passant de 430 à 215, à la suite d’une décision d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Ce programme permet à des employeurs de recruter des travailleurs essentiels et qualifiés à l’international, qui peuvent ensuite devenir résidents permanents du Canada.
Même si le nombre a finalement été augmenté à 282 places en août, il y aura plus de demandes que ce que nous pourrons approuver, écrit dans un courriel Damian Topps, analyste en communication pour le ministère du Développement économique.
Or, c’était déjà le cas en 2024 : 430 candidats ont été nommés, alors que le nombre d’intéressés était plus nombreux. Le gouvernement yukonnais avait en effet reçu 590 demandes au cours des cinq premiers mois de 2024, ce qui l’a obligé à suspendre les nouvelles admissions.
Selon Misha Donohoe, si le taux de croissance restait autour de 1,1 %, la situation pourrait évoluer, mais les chiffres du deuxième trimestre de 2025 sont conformes aux projections du Bureau des statistiques.
Ces projections prévoient que la population continuera de croître à long terme, dépassant les 57 000 personnes dans 10 ans.
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