Une croissance démographique inégale dans le Grand Nord canadien

La démographie du Yukon a grimpé, mais elle a ralenti au Nunavut et a fléchi aux Territoires du Nord-Ouest, conclut le dernier recensement. (Radio-Canada)
La démographie du Yukon a considérablement grimpé entre 2016 et 2021, alors qu’elle a plutôt ralenti au Nunavut et même fléchi aux Territoires du Nord-Ouest, dévoilent les données du dernier recensement.

Les premières données publiées mercredi matin par Statistique Canada montrent une tendance inégale dans les trois territoires du Grand Nord.

Parmi les provinces et territoires au pays, le Yukon a enregistré la croissance démographique la plus rapide au Canada. Entre 2016 et 2021, la population du territoire a augmenté de 12,1 %, passant de 35 874 à 40 232 personnes.

« Pour le Yukon, la hausse robuste qu’on observe est principalement alimentée par une hausse de l’immigration et de la migration interprovinciale, c’est-à-dire des gens du reste du Canada qui vont s’établir au Yukon », explique le démographe principal pour Statistique Canada, Julien Bérard-Chagnon.

Différent son de cloche aux Nunavut et aux T.N.-O.

La croissance démographique a ralenti au Nunavut. La population a crû de 2,5 % pour un total de 36 858 habitants en 2021.

Les T.N.-O. ont vu leur population diminuer de 1,7 % pour s’établir à 41 070 personnes.

« Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest sont les seuls parmi les provinces et les territoires du Canada où la croissance démographique repose principalement sur l’accroissement naturel », peut-on lire dans le recensement.

Selon Statistique Canada, cette tendance « s’explique par le fait que ces deux territoires ont des taux de fécondité beaucoup plus élevés qu’ailleurs au Canada et sont donc constitués d’une population plus jeune ».

Selon Julien Bérard-Chagnon, le recul démographique des Territoires du Nord-Ouest et le ralentissement observé au Nunavut est en partie le résultat d’une baisse d’échanges migratoires avec le reste du Canada qui a été alimenté par la crise sanitaire et par la conjoncture économique locale.

« Lorsqu’une région va bien économiquement, ça va avoir tendance à attirer des gens [et] il y a des emplois qui vont se créer là-bas, dit-il. Quand une région va moins bien, les gens vont avoir tendance à quitter ces régions. »

De manière générale, il ajoute que les villes centres, comme les capitales territoriales, ont une économie plus diversifiée, ce qui, dit-il, favorise la croissance démographique et l’insertion d’immigrants sur le marché du travail.

« Tandis que les régions éloignées vont souvent dépendre d’une industrie locale et si cette industrie va moins bien, ça va avoir des effets appréciables sur la population de ces zones », souligne le démographe principal pour Statistique Canada.

Communautés ayant enregistré les variations démographiques les plus importantes par territoire :

YUKON

  • Ibex Valley, 27,1 %
  • Stewart Crossing, -41,2 %
  • Teslin Post 13 3, -36,7 %

T.N.-O.

  • Région 1, -100 % (la région inclut des résidents habitant à l’extérieur de collectivités du nord des T.N.-O. Pour consulter la carte, cliquez ici.
  • Région 4, -36,2 % (la région inclut des résidents habitant à l’extérieur de collectivités du sud-ouest des T.N.-O. Pour consulter la carte, cliquez ici.
  • Région 5, 19,4 % (la région inclut des résidents habitant à l’extérieur de collectivités du sud-est des T.N.-O. Pour consulter la carte, cliquez ici.

NUNAVUT

  • Igloolik, 17,5 %
  • Coral Harbour, 16,2 %
  • Chesterfield Inlet et Taloyoak, -9,2 %
Qu’en est-il des logements privés?

D’après le recensement, la baisse de la population aux Territoires du Nord-Ouest et la faible croissance démographique au Nunavut ont contribué à de faibles augmentations du nombre de logements privés dans ces territoires, soit 1,5 % et 1,1 %, respectivement.

À l’inverse, au Yukon, le nombre de logements privés a crû de près de 13 %, la tendance la plus élevée au pays.

Statistique Canada prévoit publier au courant de l’été 2022 des données concernant les familles et les ménages au pays.

Matisse Harvey, Radio-Canada

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