Un veau musqué élevé au biberon au Yukon
Le printemps s’accompagne de nombreuses naissances dans le monde animal, mais au Yukon, un petit bœuf musqué semblait prendre un très mauvais départ.
Jake Paleczny, le directeur administratif de la Réserve faunique du Yukon, explique que le veau, né à la fin du mois d’avril, était en bonne santé, mais que cela n’était pas le cas de sa mère. En effet, celle-ci n’avait pas totalement expulsé le placenta.
Elle a continué à avoir des contractions après avoir donné naissance, ce qui a beaucoup joué sur sa santé. En conséquence, elle s’est retrouvée dans l’incapacité d’allaiter son petit.
Les premières tétées dans les heures qui suivent la venue au monde sont très importantes. Il est rapidement devenu clair que la mère n’allait pas pouvoir nourrir le veau, dit Jake Paleczny. De plus, les autres bœufs musqués ont commencé à s’intéresser au petit et à le bousculer avec leurs cornes.
En fin de compte, nous avons dû intervenir et nous le nourrissons au biberon et à la main, explique Jake Paleczny.
La santé de la mère et du veau, qui n’ont pas de nom, est maintenant rétablie, mais la séparation initiale entre les deux fait qu’ils n’ont pas établi cette liaison précoce critique
d’une mère et de son petit.
L’équipe de la réserve faunique a endossé le rôle de la mère et allaite le veau depuis presque quatre semaines avec un régime adapté. La première tétée se fait aux alentours de 6 h, et la dernière, à 19 h. Des granulés sont ajoutés progressivement pour l’habituer à de la nourriture solide.
Le veau est maintenu dans un enclos séparé du reste du troupeau, mais adjacent à ce dernier. Ses soigneurs planifient sa réintroduction dans le groupe, ce qui suscite l’intérêt de tous.
« Nous les voyons approcher de part et d’autre de la clôture et s’observer mutuellement.
Il y avait de la nervosité au début, et certains adultes prenaient même la fuite lorsque le petit s’approchait, ce qui est très inhabituel », indique M. Paleczny.
Une petite ouverture sera installée pour que le veau soit en mesure de faire la navette entre l’enclos des adultes et celui où il est nourri, chose à laquelle le reste de la harde n’a pas droit.
Ses soigneurs tentent de limiter au maximum leurs interactions avec le petit, pour éviter que ce dernier ne devienne trop accoutumé aux humains.
Nous voulons qu’il devienne un membre à part entière du troupeau, et non une sorte d’humain dans la peau d’un boeuf musqué, ajoute Jake Paleczny.
Outre la naissance de ce veau, la Réserve faunique a accueilli de nouveaux jeunes bisons et wapitis, et des naissances de cerfs à queue noire et de mouflons à cornes fines sont attendues dans les prochaines semaines. De petits caribous et des chevrettes des montagnes pourraient également voir le jour.
Jake Paleczny précise que la Réserve faunique n’a pas besoin d’intervenir pour que les animaux se reproduisent et que le petit bœuf musqué est le seul nouveau-né pour lequel l’équipe de soigneurs a décidé d’intervenir cette année.
Mardi matin, le veau était alerte et curieux, gambadant dans son enclos tout en suivant un des soigneurs et son biberon. Il pèse désormais 12 kg, ce qui est le double de son poids de naissance, mais il reste encore bien loin de celui qui sera le sien dans quelques années. Un bœuf musqué mâle adulte peut peser plus de 350 kg et mesurer jusqu’à 1,52 m au garrot.
Pour le moment, le veau fait la taille d’un petit chien et ressemble à une petite boule de fourrure noire et brune se déplaçant dans son enclos et faisant la sieste sur un tas de foin.
Sur une échelle de 1 à 10, ce petit gars est à 11 en termes d’adorabilité, conclut Jake Paleczny.
Avec les informations de Jackie Hong
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