Un nouveau programme universitaire en enseignement adapté aux Inuit

La Commission scolaire Kativik et l’Université McGill lancent un nouveau programme de formation universitaire pour former des enseignants inuit, dans l’espoir d’inclure davantage les Nunavimmiut dans l’enseignement primaire et secondaire.
Ce certificat universitaire, d’une durée de deux ans, sera offert directement à Kuujjuaq, au Nunavik.
Cette proximité va certainement contribuer à la rétention des étudiants, qui n’ont souvent pas d’autres choix que de quitter leur région natale pour faire des études supérieures.

Cette distance est un obstacle considérable, notamment pour les étudiants-parents, qui doivent laisser leur famille derrière eux.
Ce programme constitue une avancée majeure pour soutenir les Nunavimmiut, qui souhaitent enseigner dans leur langue et renforcer l’éducation dans leurs communautés, a déclaré par voie de communiqué, la directrice générale de la Commission scolaire Kativik, Harriet Keleutak.
Le programme à temps plein sera offert à partir du 2 septembre prochain, et sera ouvert au public.
Les candidats devront être âgés d’au moins 18 ans, posséder un diplôme d’études secondaires et être bénéficiaires de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois.
Trois stages pratiques seront offerts dans le cadre de cette formation universitaire.
Les étudiants acquerront des compétences pédagogiques essentielles, notamment en matière de gestion de classe, de planification des programmes et de stratégies d’enseignement adaptées au contexte du Nunavik, souligne la Commission scolaire Kativik par voie de communiqué.

Les éventuels diplômés seront admissibles à un brevet d’enseignement spécifique au Nunavik.
S’ils décident de travailler pour la commission scolaire, ils seront aussi admissibles à une seconde formation continue à temps partiel, qui leur permettra d’obtenir un baccalauréat en éducation.
Améliorer la rétention
La Commission scolaire Kativik espère ainsi attirer de nouveaux talents locaux parmi ses enseignants.
Pour l’année scolaire 2022-2023, les Inuit ne comptaient que pour 33 % du nombre total d’enseignants au Nunavik, contre environ 64 % en 2018-2019.
Un récent rapport (nouvelle fenêtre) du ministère de l’Éducation du Québec soulignait la difficulté de recruter localement, face au faible taux de diplomation parmi les Nunavimmiut.
Ce genre de programme pourrait améliorer ce constat.
La rétention de personnel demeure aussi un défi important pour l’organisation, avec un taux de roulement annuel d’environ 30 %, selon ce même rapport.
Le «manque de préparation des enseignants allochtones aux conditions de vie dans le Nunavik »
a été identifié comme une cause importante des départs prématurés chaque année.
Augmenter la proportion d’Inuit parmi les enseignants pourrait donc en partie résoudre ce problème de choc interculturel
.
Les candidats intéressés sont invités à communiquer avec la Commission scolaire Kativik.
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