Nun cho ga, le bébé mammouth laineux du Yukon, se trouve désormais à Ottawa
Un an et demi après avoir été retrouvé en parfait état dans le pergélisol du Yukon, le bébé mammouth laineux nommé Nun cho ga a été acheminé à Ottawa cette fin de semaine par une délégation d’aînés autochtones, où il sera précieusement gardé à l’Institut canadien de conservation.
Nun cho ga, dont le nom signifie «bébé grand animal» dans la langue han, a été retrouvée le 21 juin 2022 sur le site de la mine d’Eureka Creek, près de Dawson City, à plus de 500 km au nord de Whitehorse. La découverte avait fait la manchette partout dans le monde, car c’est le premier mammouth laineux entier à avoir été retrouvé en Amérique du Nord et le deuxième sur la planète.
L’état de conservation de Nun cho ga, mort il y a de 30 000 à 35 000 ans, a surpris les scientifiques. Sa trompe, ses oreilles et sa queue ont été particulièrement bien conservées. Les experts expliquent cette préservation par le fait qu’une tempête aurait enseveli le bébé mammouth peu de temps après sa mort, le protégeant ainsi pendant des dizaines de siècles sous terre.
Une cérémonie funéraire pour les Tr’ondëk Hwëch’in
Cette découverte a aussi été inspirante pour des aînés autochtones de la région, qui ont mis de l’avant une connexion spirituelle avec l’animal. Nun cho ga a été retrouvé sur des terres de la Première Nation Tr’ondëk Hwëch’in, qui décidera de son avenir.
Vendredi, une délégation d’aînés autochtones a transporté l’animal à Whitehorse, pour qu’il s’envole pour la capitale fédérale sur un vol nolisé du gouvernement yukonnais. Des équipes du patrimoine de la Première Nation et quatre spécialistes de la conservation du gouvernement du Yukon étaient présents.
Depuis, Nun cho ga a bien été reçu par l’Institut canadien de conservation, comme l’a confirmé le gouvernement yukonnais, par courriel, lundi.
La communauté voit ce voyage à Ottawa comme une cérémonie funéraire pour Nun cho ga. Elle a refusé de commenter la situation, demandant de la discrétion et du respect.
Nun cho ga devrait être réacheminé à Dawson à un moment donné pour rester sur les terres qu’il occupe depuis des milliers d’années, celles des Tr’ondëk Hwëch’in. La Première Nation ne s’est pas exprimée sur les plans de conservation de l’animal à long terme.
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