Canadian North passe aux mains d’une entreprise manitobaine

Des avions de la compagnie aérienne Canadian North sur le tarmac de l'aéroport d'Iqaluit, au Nunavut, le 26 juin 2024.
Canadian North passe aux mains de l’entreprise manitobaine Exchange Income Corporation, qui compte plusieurs filiales aériennes dans le Grand Nord, dont Calm Air, Carson Air et Keewatin Air. (Photo : Radio-Canada/Matisse Harvey)

L’entreprise manitobaine Exchange Income Corporation (EIC) affirme avoir conclu l’acquisition de Bradley Air Services Limited, la société mère du transporteur aérien Canadian North.

Nous sommes ravis de mettre la main sur Canadian North et de l’intégrer à la famille EIC, a déclaré en entrevue avec Radio-Canada la présidente de l’entreprise, Carmele Peter.

Selon elle, l’acquisition présente de multiples avantages, notamment pour que Canadian North puisse utiliser des avions d’autres compagnies aériennes dont EIC est propriétaire, en cas de problèmes mécaniques ou météorologiques.

EIC travaille dans les secteurs de l’aérospatiale, de l’aviation et de la fabrication. Elle dispose de plusieurs filiales aériennes, dont Calm Air, Carson Air, Keewatin Air, PAL Airlines et Perimeter Aviation. Certaines couvrent les services d’évacuation médicale dans le Nord.

En février, la Société Makivvik et la Société régionale inuvialuit ont annoncé qu’elles s’étaient entendues sur la vente à venir de Canadian North, dont elles étaient copropriétaires, à l’entreprise EIC, pour la somme de 205 millions de dollars.

Canadian North fournit des services de transport de passagers et de marchandises à 24 communautés du Grand Nord, au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest, via Ottawa et Edmonton, ainsi que des vols nolisés dans le nord de l’Alberta et de la Colombie-Britannique.

La transaction prévoyait que la liaison entre Montréal et Kuujjuaq serait plutôt assurée par la Société Makivvik, à travers la compagnie Air Inuit. La présidente d’EIC souligne que Canadian North continuera toutefois d’offrir un vol entre Iqaluit et Kuujjuaq. Cette liaison permet à des passagers d’Iqaluit de se rendre à Montréal dans la même journée.

Un avion bimoteur s'apprête à atterrir sous un ciel gris en octobre 2022.
Un avion bimoteur s’apprête à atterrir sous un ciel gris en octobre 2022. (Photo : Radio-Canada/David Gunn)

Feu vert d’Ottawa

Avant d’aller de l’avant, la transaction devait recevoir l’aval du Bureau de la concurrence et de Transports Canada.

Carmele Peter affirme qu’EIC a obtenu leur feu vert à la fin du mois de juin.

Dans un échange de courriels, le Bureau de la concurrence a confirmé qu’il avait terminé son examen de la transaction et publié une lettre de non-intervention (LNI) indiquant qu’il ne comptait pas, pour le moment, contester la fusion.

En vertu de la Loi sur la concurrence, le Bureau dispose d’un délai d’un an après la conclusion d’une transaction pour présenter, s’il le souhaite, une demande de contestation au Tribunal de la concurrence.

Transports Canada n’a quant à lui pas répondu à notre demande de commentaires avant l’échéance.

Aucun changement prévu

Tout comme elle l’avait dit en février, la présidente d’EIC promet que l’acquisition de Canadian North n’aura pas de conséquences sur les tarifs aériens, sur les routes offertes et sur la fréquence des vols.

Nous ne prévoyons pas faire de changements à ce stade-ci […], tant que nous n’aurons pas eu le temps de consulter les communautés et les principales parties prenantes pour déterminer leurs besoins et les solutions les plus judicieuses, mentionne-t-elle.

Si elle admet que l’inflation dans le secteur aérien demeure une réalité, Carmele Peter assure que la priorité sera, avant toute chose, de cerner les besoins des communautés.

Les programmes Ilak et Pivut, qui offrent une réduction pour les bénéficiaires inuit, seront inchangés, note-t-elle.

Notre nom, notre équipe de direction et notre mission restent les mêmes, affirme quant à elle la PDG de Canadian North, Shelly De Caria, dans une déclaration écrite. Nous gagnons ainsi une occasion de croître et de continuer à donner nos services aux différentes communautés avec fierté.

Selon Carmele Peter, l’un des projets à venir pour EIC sera la création d’un programme de formation en mécanique aéronautique basé dans le Grand Nord. L’entreprise offre déjà une formation de pilotage à Rankin Inlet, qui en est à sa deuxième année.

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Matisse Harvey, Radio-Canada

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