L’omoplate gravée d’un orignal révèle un pan d’histoire sur la chasse autochtone

L’omoplate d’un orignal découverte il y a près de 20 ans à Fort Selkirk, au Yukon, a récemment été présentée dans la revue universitaire Ethnohistory.
Orné d’une gravure rare, l’objet datant de 1848 recèle des informations sur les habitudes de chasse du peuple Tutchone du Nord au 19e siècle.
L’autrice de l’article, l’anthropologue Victoria Castillo, a déterré l’omoplate en 2006 avec une équipe de la Première Nation Selkirk.
Nous avons alors remarqué cette incroyable gravure, qui représente une sorte d’ongulé avec une flèche dirigée vers sa tête, relate la professeure.
Roger Alfred, un aîné de la Première Nation Selkirk, a contribué à démystifier l’objet en échangeant des connaissances traditionnelles avec la professeure, qui a rapporté les détails de la conversation dans les pages d’Ethnohistory (nouvelle fenêtre) (en anglais).
Cette partie de l’animal, explique-t-il, était habituellement utilisée par les chasseurs pour appeler l’orignal.

Toutefois, l’aîné croit que la gravure, qui lui rappelle de l’art rupestre qu’il a vu au Yukon, signifie que cette omoplate était employée par un guérisseur comme objet de divination.
Cette forme de dessin est utilisée pour appeler un animal à soi de manière spirituelle, ou par divination pour savoir où se trouve l’animal afin d’orienter les chasseurs, précise Victoria Castillo.
C’est sans aucun doute un objet unique, non seulement au Yukon, mais en Amérique du Nord, souligne-t-elle.
Selon Patrick McGinty, responsable de la gestion du patrimoine de la Première Nation Selkirk, l’omoplate d’orignal serait encore utilisée aujourd’hui.
Je sais qu’il y a des familles, dont la mienne, qui utilisent toujours cette méthode traditionnelle pour la chasse, note-t-il.
Nous avons essayé plusieurs méthodes modernes pour appeler l’orignal mâle. Et jusqu’à maintenant, je crois que c’est l’omoplate qui est la meilleure méthode.
Or, M. McGinty dit n’en avoir encore jamais vu comme celle-ci. C’est la première fois que je vois une gravure ou une incision aussi imposante sur ce type d’omoplate
, indique-t-il.
Avec les informations de Tori Fitzpatrick
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