Une école parallèle voit le jour à Yellowknife

Deux enfants assis sur une roche en hauteur en train d'observer la nature.
À Chickadee N.E.S.T., les après-midi auront lieu dehors pour exposer les jeunes à la nature. (Photo : Caitlin Krekoski)

Le nouveau programme d’apprentissage parallèle Chickadee N.E.S.T. de Yellowknife accueillera dès octobre ses premiers élèves. En complément aux écoles ordinaires, les séances à horaire flexible seront notamment offertes au grand air, dans un cadre adapté aux besoins de chaque élève.

Offert en anglais à tous les enfants de 6 à 12 ans, le programme est adapté aux besoins des enfants vivant avec des neurodivergences, comme l’autisme, la dyslexie ou les troubles de l’attention.

Les locaux de l’organisme offriront un environnement calme et structuré, où les élèves seront notamment amenés à développer leur créativité et à interagir avec des membres de la communauté.

Les après-midi se dérouleront à l’extérieur pour permettre aux jeunes de développer des liens avec la communauté en les exposant à la nature, aux arts et à des activités culturelles.

Comme l’explique la cofondatrice Brianna Krekoski, l’objectif principal de ce projet est de connecter les enfants à leur communauté et à leur environnement, pour leur apprendre à bâtir leur identité et leur confiance en soi, à communiquer et à réguler leurs émotions.

Les enfants peuvent très certainement développer ces habiletés dans une classe ordinaire, dit-elle.

Or, selon la façon dont leur cerveau fonctionne, certains enfants essaient de développer ces habiletés dans un environnement où tant de choses réclament leur attention et les dérangent. Cela peut être très dommageable, ajoute-t-elle.

Ici, leurs journées entières n’auront pas à être consacrées à essayer de s’adapter à leur environnement, affirme Brianna Krekoski, cofondatrice du programme Chickadee N.E.S.T.

Un cadre complémentaire

Âgés de 6, 8 et 10 ans, les trois enfants de Caitlyn Krekoski ont fréquenté l’École N.J. Macpherson de Yellowknife, avant de commencer l’éducation à la maison. Ils ont adoré leur école, insiste celle qui a cofondé le programme Chickadee N.E.S.T. avec sa sœur Brianna.

Caitlyn Krekoski a d’abord adopté un modèle hybride pour ses propres enfants, alliant l’école ordinaire et l’école à la maison.

L’initiative visait à la base à accompagner son plus vieux, qui vivait des difficultés à l’école.

En tant que parent, j’ai vite constaté qu’il était davantage prêt à apprendre et engagé avec le matériel scolaire lorsqu’il pouvait prendre une pause de la salle de classe pour une demi-journée, ou une journée complète, précise-t-elle.

C’est à l’annonce du resserrement des critères d’admissibilité au programme du principe de Jordan par Ottawa, en février 2025, que les sœurs ont décidé d’enclencher le processus pour construire leur programme.

Cette perte de fonds dans les écoles du territoire a entraîné une réduction du personnel, ce qui a soulevé plusieurs préoccupations quant au soutien offert aux élèves pour l’année à venir.

Il y a très longtemps que nous parlons de lancer un programme comme Chickadee N.E.S.T. Lorsque nous avons appris ces licenciements dans les écoles, on s’est dit que ça devait arriver maintenant, dit Brianna Krekoski.

Elle est agréablement surprise de l’appui du gouvernement ténois pour obtenir les permis nécessaires à temps pour l’automne.

Nous sommes surprises et reconnaissantes de la confiance et du soutien dont nous avons rapidement pu profiter. Les ministères et les organismes avec qui nous avons collaboré ont fait un bon travail pour nous appuyer et nous orienter à travers le processus , déclare Mme Krekoski.

Des besoins en français

Bien qu’un tel programme ne soit pas offert en français dans le territoire, les écoles de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest disposent d’un programme de soutien pour les élèves avec une neurodivergence, qu’ils soient diagnostiqués ou non.

Façade de l'École Boréale, à Hay River, le 20 septembre 2023.
L’École Boréale de Hay River est l’une des deux écoles francophones des Territoires du Nord-Ouest. (Photo : Radio-Canada/Julie Plourde)

Ce programme est coordonné par une ou plusieurs enseignantes responsables accompagnées d’adjoints à l’éducation.

Or, les mesures offertes ne suffiraient pas toujours, selon ce qu’explique Leticia Nadler-Gomez, coordonnatrice de la diversité pour les services aux élèves pour la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest.

Les besoins des élèves avec une neurodivergence dépassent souvent ce qui est offert, indique-t-elle.

Pour les élèves du territoire, l’accès en français aux services spécialisés serait encore plus limité.

La coordinatrice pointe également un manque de collaboration entre les secteurs de l’éducation, de la santé et des infrastructures, qui toucherait notamment les services d’orthophonie.

Il est essentiel de penser l’élève dans sa globalité, d’engager systématiquement des experts dans les décisions, de garantir l’équité et l’accès aux services en français, et de former adéquatement tout le personnel scolaire, résume-t-elle.

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