L’avenir d’un collège nordique, enjeu électoral dans un territoire du Nord canadien
À Fort Smith, dans la circonscription de Thebacha aux Territoires du Nord-Ouest, les quatre candidats s’entendent pour dire que le campus principal et la direction du Collège Aurora doivent rester dans la communauté du South Slave. Le 1er octobre, les électeurs devront choisir qui, des quatre, a la meilleure réponse à cette question importante.
L’avenir du campus Thebacha, du Collège Aurora, à Fort Smith, inquiète de nombreux habitants depuis qu’un rapport du gouvernement a recommandé de transformer le Collège en université polytechnique avec une direction et un campus centralisés à Yellowknife.
Le gouvernement sortant a accepté l’idée de transformer le Collège, mais prône le maintien des trois campus à Fort Smith, à Inuvik et à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest.
L’emplacement de la direction de l’université polytechnique n’a pas encore été choisi, mais les habitants de Fort Smith espèrent pouvoir conserver ces emplois et les revenus qui en découlent à Fort Smith pour continuer de profiter de leur impact positif sur l’économie locale.
Pendant ce temps, la Ville de Yellowknife et sa Chambre de commerce espèrent toutes deux la création d’un campus principal, chez elles.
Une priorité dans Thebacha
Quatre candidats se présentent dans la circonscription de Thebacha :
- le député et ministre de la Justice sortant, Louis Sebert
- l’ancien propriétaire du Northern Journal, Don Jaque,
- l’assistante de l’ex-député et ministre Michael Miltenberger, Denise Yuhas
- l’ancienne chef de la Première Nation Salt River, Frieda Martselos
Les quatre candidats ont affirmé au cours d’un forum électoral, lundi, être la meilleure personne pour garantir que le campus principal du Collège Aurora reste dans la communauté.
Selon le ministre sortant, Louis Sebert, le choix de l’emplacement de la direction de la future université polytechnique sera fait surtout par le prochain Cabinet. Il plaide donc qu’il est le candidat ayant la plus grande chance d’y être reconduit s’il est réélu.
« Je crois qu’avec mon passé, mes liens avec le Collège et mon expérience au Cabinet, je pourrai convaincre mes collègues ministres d’entendre raison, explique-t-il. Nous avons les gens ici, nous avons les ressources, nous avons le bâtiment et nous avons de la place pour de l’expansion. »
Le candidat rappelle qu’il avait été tout aussi insatisfait que les habitants de Fort Smith par les recommandations de l’examen. Il ajoute qu’il a participé aux discussions pour que le gouvernement décide de continuer de fonctionner avec trois campus plutôt qu’un campus principal à Yellowknife.
La candidate Denise Yuhas croit plutôt qu’un changement à l’Assemblée législative serait bénéfique dans le dossier du collège.
Elle est d’avis que le rapport de l’examen du collège est tendancieux parce qu’il n’a pas donné une assez grande à ceux qui y travaillent. Selon elle, le gouvernement ne devrait pas baser l’avenir de son établissement sur ce rapport ou sur ce que Yellowknife espère pour son économie.
« La Chambre de commerce et la Ville de Yellowknife ne peuvent pas décider de ce qui adviendra de l’éducation dans ce territoire, dit-elle. Ce sont les prochains députés et les membres des communautés qui le feront. »
Don Jaque croit pour sa part que c’est en rassemblant les leaders de la région que Fort Smith pourra mieux se battre pour que ses intérêts, comme l’importance du campus dans la communauté, soient respectés à Yellowknife. La création d’un conseil des dirigeants de Fort Smith est d’ailleurs l’une des priorités du candidat.
« [Fort Smith] a été le coeur de l’éducation dans le territoire pendant des décennies et c’est d’ici que venait l’inspiration pour l’avenir de l’éducation dans le territoire, dit-il. Nous pouvons ramener ça, mais nous devons travailler pour le faire. »
Don Jaque veut que le Collège et l’avenir de l’éducation postsecondaire dans le territoire soient réexaminés en prenant en compte l’ensemble du système scolaire qui, selon lui, n’en fait pas assez pour aider les élèves du territoire à obtenir leur diplôme du secondaire.
Frieda Martselos estime que la transformation du Collège en université polytechnique est inévitable dans le territoire, mais elle aussi veut que Fort Smith reste le centre de l’éducation dans les Territoires du Nord-Ouest.
« J’ai les contacts, j’ai travaillé avec les trois ordres de gouvernement, j’ai réussi à assurer beaucoup d’investissements en infrastructure pour la Première Nation de Salt River à plusieurs occasions et j’ai ce qu’il faut pour [maintenir la direction du Collège ici] », explique l’ancienne chef.
Selon la candidate, Fort Smith ne serait pas dans cette position en ce qui concerne le Collège et les problèmes que cela suscite s’il y avait eu le niveau de leadership qu’elle promet d’offrir.