Une première récolte réussie à la ferme de la Première Nation Kwanlin Dün, au Yukon

La Première Nation Kwanlin Dün (KDFN), au Yukon, a conclu une toute première saison de récolte sur sa nouvelle ferme, au nord de Whitehorse.
Des pommes de terre, des bettes à carde, du kale, des laitues, des choux, des brocolis, des panais, des betteraves et des carottes seront livrés aux aînés et à d’autres membres de la communauté.
En langue Tutchone du Sud, la ferme a été baptisée Kwänlin Dün Kwäts’änäkhe k’ènji, ou « L’endroit où Kwänlin Dün cultive de la nourriture », mais elle est généralement connue sous le nom de Projet agricole KDFN.
Le chef de Kwanlin Dün, Sean Smith, explique que le projet a commencé en juin, quand la Première Nation a signé un bail de trois ans sur le site de l’ancienne ferme Sundog, au nord de Whitehorse.

En plus des champs, la Première Nation utilise deux serres, un système d’irrigation et plusieurs pièces d’équipement.
Selon M. Smith, il y a longtemps que la Première Nation a pour objectif de bâtir son indépendance alimentaire dans le Nord.
Dans le Nord, nos communautés dépendent en grande partie du transport par camions, qui fournit probablement de 85 à 95 % de nos biens, indique-t-il.
Selon lui, il est déjà arrivé que des évènements climatiques nuisent au transport de nourriture dans la région.
La création de cette nouvelle ferme a également pour objectif de permettre aux citoyens de la Première Nation d’apprendre à gérer un projet et à travailler la terre.

Aaroon Holway, l’un des responsables du site, n’avait jusqu’alors jamais fait l’expérience du travail à la ferme.
Je suis mineur d’or de troisième génération. J’avais envie de bâtir quelque chose dans la terre, plutôt que de la briser, confie-t-il. Je crois qu’être capable de produire de la nourriture pour sa communauté est une chose vitale.
Selon le chef Sean Smith, la Première Nation pourrait entreposer de la nourriture en hiver et la commercialiser.
C’est une chose qui se concrétisera plus tard, lorsque nous aurons suffisamment progressé pour en arriver au point où nous pourrons commercialiser nos produits au sein de notre communauté, dit-il. Je crois que c’est une occasion en soi, et que nous pourrons tirer plusieurs bonnes choses de ce projet, conclut le chef Sean Smith.
Avec les informations d’Isabella Calissi
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