Le Canada et les États-Unis sont vulnérables et menacés dans l’Arctique, selon le NORAD

Le général Terrence O’Shaughnessy a dépeint une image alarmante de l’état de la défense nord-américaine devant un comité du Sénat américain. Photo prise le 29 octobre 2018 (Jim Watson/AFP/Getty Images)
L’Arctique n’est plus « le rempart fortifié » du Canada et des États-Unis au vu de l’avantage militaire pris par la Russie dans la région, a avancé le commandant en chef du NORAD, le Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord.

Dans son discours devant une commission du Sénat américain le jeudi 13 février, le général américain Terrence O’Shaughnessy a notamment mis en avant les nouveaux missiles russes testés en 2019. Ces armes, dit-il, permettraient à la Russie de contrôler une partie de l’Arctique et de toucher les États-Unis.

« Lorsqu’il est déployé dans le nord-est de la Russie, ce système a la capacité non seulement de contrôler l’accès à l’Arctique par le détroit de Béring, mais aussi de frapper des cibles terrestres dans certaines parties de l’Alaska, avec peu ou pas d’avertissement. »

O’Shaughnessy a aussi évoqué les investissements russes dans les armes nucléaires en faisant référence à leurs nouveaux missiles balistiques hypersoniques. Ces derniers menacent le continent nord-américain, car ils sont indétectables par les radars actuels du NORAD en place dans l’Arctique.

Le général américain a aussi fait référence aux investissements chinois dans la région et à la capacité accrue du pays à s’y projeter militairement, mais aussi économiquement.

« Comme les Russes, la Chine continue également à investir massivement dans l’Arctique, déterminée à exploiter le potentiel économique et stratégique de la région en tant qu’État autoproclamé du ‘proche-Arctique’ », a indiqué le général Terrence O’Shaughnessy devant le Sénat américain.

Le général O’Shaughnessy a fait référence aux essais russes du missile Kinzhal comme pouvant représenter une menace pour le continent nord-américain. Des avions d’interception supersoniques MiG-31 russes transportant des missiles hypersoniques Kinzhal le 9 mai 2018. (Yuri Kadobnov/AFP/Getty Images)
« L’Arctique est la nouvelle ligne de front de la défense de notre patrie »

La région Arctique serait devenue une véritable « avenue » menant directement au continent nord-américain, a indiqué O’Shaughnessy.

Cela a obligé le NORAD, dit-il, à revoir sa stratégie dans la région et à investir dans la défense du continent.

« L’Arctique est la nouvelle ligne de front de la défense de notre patrie », a notamment avancé Terrence O’Shaughnessy. « L’USNORTHCOM [Commandement Nord des États-Unis] et le NORAD sont donc en train de renforcer les quatre piliers de nos défenses dans le Grand Nord : la connaissance du territoire, les communications, l’amélioration des infrastructures et une présence durable sur notre propre territoire arctique. »

Le commandant en chef du NORAD a continué en mettant l’accent sur la nécessité d’améliorer le Système d’alerte du Nord qui est actuellement quasi obsolète ainsi que les communications. La dernière mise à jour des radars nord-américains date des années 1980. 

Il a aussi évoqué les nombreux accords et dialogues entretenus entre le NORAD et ses divers alliés à travers le monde.

Enfin, l’ARCTIC EDGE 20, les exercices militaires américains en Alaska, servira, selon lui, de ligne directrice pour les besoins futurs de l’armée américaine en Arctique.

Mathiew Leiser, Regard sur l'Arctique

Né dans le sud de la France d'une mère anglaise et d'un père français, Mathiew Leiser a parcouru le monde dès son plus jeune âge. Après des études de journalisme international à Londres, il a rapidement acquis différentes compétences journalistiques en travaillant comme journaliste indépendant dans divers médias. De la BBC à l'Agence France Presse en passant par l'agence d'UGC Newsflare, Mathiew a acquis de l'expérience dans différents domaines du journalisme. En 2019, il décide de s'installer à Montréal pour affronter les hivers rigoureux et profiter des beaux étés mais surtout développer son journalisme. Il a rapidement intégré Radio Canada International où il s'efforce de donner le meilleur de lui-même au sein des différentes équipes.

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