Au cœur du Grand Nord canadien, un gisement de diamant et d’or découvert au large du Nunavut

Les diamants ont été extraits d’un conglomérat rocheux. (Graham Pearson)
Un gisement unique de diamants et d’or a été découvert à 20 kilomètres au large des côtes du Nunavut et, selon les scientifiques, il présente des similitudes frappantes avec la plus grosse source d’or du monde, en Afrique du Sud.

Déjà, à la fin des années 1990, la géologue Valerie Jackson, des Territoires du Nord-Ouest, avait découvert des indices selon lesquels la région pourrait contenir des diamants, mais ce n’est que lorsque des technologies améliorées ont permis une exploration plus poussée que son hypothèse a été confirmée.

Avec l’aide de Mme Jackson, le chercheur à l’Université de l’Alberta et titulaire de la chaire d’excellence en recherche du Canada sur les ressources arctiques, Graham Pearson, est retourné dans la région à bord d’un hydravion et a découvert que ce gisement « inhabituel » était riche en minéraux.

En récoltant un échantillon, l’équipe a trouvé trois petits diamants.

Graham Pearson est reparti avec son équipe près de Kugluktuk où, dans les années 1990, la géologue Valerie Jackson a trouvé des indices pouvant laisser croire que le lieu renfermait des diamants. (Graham Pearson)

Pearson soutient que ces conditions sont semblables à celles dans lesquelles le gisement d’or du Witwatersrand en Afrique du Sud a été découvert. « Ce gisement contenait également des diamants à ses débuts », explique-t-il.

Depuis la fin des années 1880, les champs aurifères du Witwatersrand ont fourni la « majorité de l’or du monde » et continuent à être rentables, explique le scientifique. « Bien que l’échelle soit un peu plus petite ici, les similitudes entre les gisements sont néanmoins frappantes », soutient-il.

Plus d’indices sur la formation de continents?

Selon M. Pearson, le gisement découvert est vieux de 2,85 milliards d’années.

Ce qu’il nomme un « développement extrêmement intéressant » en dit aussi plus aux scientifiques sur la façon dont les premiers continents ont été formés et assemblés, ajoute-t-il.

Un débat persiste au sein de la communauté scientifique quant à savoir si la Terre primitive était trop chaude pour permettre la formation de diamants sous les continents.

Ces découvertes indiquent que cela n’est pas nécessairement vrai, du moins à l’échelle locale.

« Les conditions du manteau de la Terre à cette époque sous cette zone étaient beaucoup plus fraîches que ce que nous pensions possible. »Graham Pearson, chercheur à l'Université de l'Alberta
Une opportunité pour l’industrie minière?

La découverte pourrait également être une bonne nouvelle pour le secteur minier.

Avec la diminution de la production des mines de diamant dans le Nord, l’exploration devient plus importante pour soutenir l’industrie, admet M. Pearson, qui affirme qu’il existe toujours un potentiel de gisements de diamants et d’or « de classe mondiale dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut ».

L’un des trois diamants initialement trouvés dans un échantillonnage réalisé par l’équipe du scientifique Graham Pearson. (Graham Pearson)

Il fait d’ores et déjà savoir que de nouveaux échantillonnages sont nécessaires pour mieux comprendre la richesse des sédiments en diamants et en or.

Tom Hoefer, le directeur général de la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, pense aussi que cette récente découverte est un bon signe.

« Plus on a de gens qui creusent les roches, plus on trouve des choses intéressantes, et par conséquent, plus l’économie du Nord en bénéficie. »Tom Hoefer, le directeur général de la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest

Les investissements dans le secteur minier du Nord sont en baisse constante depuis 2007 et il affirme que l’exploration continue est nécessaire pour maintenir les investisseurs intéressés et actifs sur le marché.

Avec les informations de Hannah Paulson

Ismaël Houdassine, Regard sur l'Arctique

Ismaël Houdassine est diplômé en journalisme de l’Université de Montréal. Il commence sa carrière comme reporter et journaliste culturel. Avant de rejoindre l’équipe de Radio-Canada, il a collaboré durant plusieurs années pour plusieurs médias, notamment l’Agence QMI et Le HuffPost.

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