Nord canadien : la communauté francophone du Yukon en deuil après l’attaque de grizzly

Valérie Théorêt fabriquait des produits d’artisanat à partir des fourrures obtenues sur le territoire de piégeage. Elle a été retrouvée morte avec son bébé de 10 mois, lundi, après une attaque de grizzly dans l’est du territoire du Yukon, dans le nord-ouest du Canada. (Marie-Hélène Comeau)
À peine 24 heures après l’annonce de la mort de Valérie Théorêt et d’Adele, sa jeune fille de 10 mois, une vague de tristesse et d’amour a frappé le Yukon, dans le nord-ouest du Canada. La communauté francophone de la ville de Whitehorse fait le deuil de l’une des leurs.

Les mots « souriante », « positive » et « rassembleuse » ont beaucoup été utilisés pour décrire Valérie Théorêt dans les dernières heures.

Elle a été retrouvée morte avec son bébé de 10 mois lundi par son conjoint, Gjermund Roesholt, après une attaque de grizzly près du lac Einarson, au nord-est de Mayo, dans l’est du Yukon. Le couple et leur enfant y tenaient une concession de piégeage.

Bien connue et appréciée à Whitehorse, Valérie Théoret était très engagée dans la communauté francophone, celle du plein air et dans le milieu de l’enseignement.

« Ça a été vraiment un gros choc pour tous les amis, la communauté et la famille d’apprendre cette nouvelle qui est encore difficile à croire », résume une amie proche de Valérie Théorêt, Madeleine Piuze.

« Elle laisse énormément de positivisme, de respect, de l’amour des gens, de générosité et d’amour de la nature », décrit son amie.

« C’est une amoureuse de la nature, une grande enseignante, mais avant tout, une grande amie merveilleuse. »Madeleine Piuze, amie de Valérie Théorêt
Madeleine Piuze considérait Valérie Théorêt comme la meilleure des amies. (Wayne Vallevand/Radio-Canada)

Plusieurs amis de Mme Théorêt se sont rassemblés après avoir appris la nouvelle pour la pleurer et se remémorer de bons souvenirs en sa compagnie et en celle de sa petite Adele.

Ils ont aussi pu accueillir Gjermund Roesholt, mardi soir, à son retour à Whitehorse et en ont profité pour se recueillir tous ensemble, selon Madeleine Puize.

« Gjermund était très présent avec nous, il était capable de nous parler de ce qu’il a vécu, mais aussi de toutes les belles choses qu’ils ont faites ensemble et de toute la beauté de cette aventure, dit-elle. On a eu de beaux moments à parler de Valérie. »

« Je pense que ça rendrait Valérie très heureuse qu’on se rassemble, car c’est vraiment une personne qui rassemblait les gens », conclut son amie.

Valérie Théorêt habitait le Yukon depuis 2005. Elle est photographiée ici une semaine avant son départ pour la concession de piégeage par une amie. (Émilie Dory)
La francophonie d’un village ébranlée

« C’est un choc qui se répercute partout autour de nous, résume Isabelle Salesse, la directrice générale de l’Association franco-yukonnaise (AFY). Si vous ne la connaissiez pas, il y a quelqu’un proche de vous qui la connaissait et qui est affecté. »

« La communauté francophone, c’est un village à Whitehorse et au Yukon, donc quand quelqu’un de notre communauté disparaît, ça a toujours un effet sur tout le monde. »

Isabelle Salesse, directrice générale de l’Association franco-yukonnaise
Isabelle Salesse est la directrice générale de l’Association franco-yukonnaise. (Radio-Canada)

En plus de participer à certains programmes de l’AFY, Valérie Théorêt était l’amie de plusieurs membres et employés de l’association qui sont aujourd’hui affectés de façon « très intense », explique la directrice générale.

« Valérie, c’était un rayon de soleil. Même si vous ne la connaissiez pas, vous la croisiez et elle était souriante. Ses yeux souriaient, sa face souriait, dit-elle. Et sa petite fille était sur le même chemin. »

Pour aider les membres de la communauté à mieux vivre leur deuil des deux Franco-Yukonnaises, l’AFY mettra sur pied un espace de partage, de soutien et de réconfort, ouvert à tous.

Cet espace et l’aide d’une psychothérapeute agréée seront disponibles jeudi, de 14 h 30 à 21 h, au Centre de la francophonie.

« Qui que ce soit qui en éprouve le besoin peut passer au centre de la francophonie et aura accès à une psychothérapeute agréée et aura un espace pour pleurer et pour parler », explique Isabelle Salesse.

L’école élémentaire de Whitehorse en deuil
Les drapeaux de l’École élémentaire de Whitehorse étaient en berne, mercredi, en mémoire de Valérie Théorêt, qui y enseignait. (Leonard Linklater/Radio-Canada)

Des responsables de l’école élémentaire de Whitehorse, où enseignait Valérie Théorêt, ont informé les parents du drame mardi et indiquent qu’il existe une équipe de soutien à l’école pour le personnel et les élèves.

Dans un message signé par trois de ses collègues à l’école, Valérie Théorêt est décrite comme une collègue passionnée, approfondie, informée et attentionnée.

« Elle avait de grandes attentes pour tous, y compris elle-même, ont écrit les enseignantes Sabrina Bouayad, Julie Bourdeau et Valerie Long. Sa créativité, ses talents artistiques et son amour du plein air étaient intégrés à tout ce qu’elle faisait. »

« L’enthousiasme, le dévouement et l’énergie de Valérie étaient contagieux et elle nous manquera énormément. »

Sabrina Bouayad, Julie Bourdeau et Valerie Long, collègues de Valérie Théorêt

Par courriel, Michele Royle, du ministère de l’Éducation du Yukon, a affirmé que Valérie Théorêt était « une éducatrice de grande valeur » et qu’elle manquera beaucoup à ses élèves et au personnel.

« Nous travaillons avec l’école pour identifier et répondre aux besoins, écrit la porte-parole du ministère. Les gens réagissent différemment aux nouvelles tragiques et [le font] à des moments différents. Certaines personnes ne ressentent pas l’impact total [de l’événement] avant des jours ou des semaines. »

La ligne d’écoute Tel-Aide offre des services en français au Yukon, au 1 800 567-9699.

Avec des informations de Claudiane Samson

Radio-Canada

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