Des soldats canadiens, lors de leur départ pour l’Irak, depuis la base de Cold Lake, en Alberta, le 22 octobre 2014.

En plus des soldats, le Canada va fournir des fonds aux missions de maintien de la paix de l'ONU
Photo Credit: REUTERS/Caporal Audrey Solomon/Canadian Armed Forces/Handout

450 millions $ et 600 soldats canadiens pour le maintien de la paix dans le monde

Le Canada va déployer des troupes et débloquer des fonds pour contribuer aux opérations de maintien de la paix à l’échelle internationale.

Pour marquer son retour dans le maintien de la paix dans le monde, un domaine qu’il connaît bien, pour l’avoir initié, le Canada a décidé de frapper fort. Il a créé un  Programme pour la stabilisation et les opérations de paix (PSOP) doté d’un budget de 450 millions de dollars sur trois ans.

Ce montant s’ajoute aux quelque 250 millions de dollars par année qu’Ottawa consacre déjà aux opérations de paix des Nations unies.

Le PSOP sera l’outil du gouvernement canadien pour mettre en oeuvre sa politique en matière de stabilisation des États fragiles. Il va en outre permettre de superviser les interventions dans des zones de conflits et d’appuyer des programmes de stabilisation précis.

Pour annoncer ce plan, pas moins de quatre ministres du gouvernement fédéral étaient présents à la base militaire de Bagotville, au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il s’agit de Stéphane Dion des Affaires étrangères, Harjit Sajjan de la Défense, Marie-Claude Bibeau du Développement international, et Ralph Goodale de la Sécurité publique.

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Les ministres Ralph Goodale de la Sécurité publique, Stéphane Dion des Affaires étrangères et Harjit Sajjan de la Défense estiment tous que le Canada devrait retrouver sa place sur la scène mondiale © Jeff McIntosh/Canadian Press

En campagne électorale l’automne dernier, les libéraux avaient promis qu’ils feraient le nécessaire pour que le Canada recommence à jouer pleinement son rôle en matière de maintien de la paix.

Le ministre Stéphane Dion a reconnu que peu de conflits à travers le monde en sont au point où il suffit à une mission de maintien de la paix de surveiller une frontière. M. Dion parle de grands risques et, tout en soulignant le courage des militaires canadiens, il dit que le Canada ne peut pas se permettre d’être absent. « Maintenant, plus que jamais, est venu le temps pour notre pays de privilégier l’engagement plutôt que l’isolement », a-t-il déclaré en substance.

Sa collègue Marie-Claude Bibeau estime, pour sa part, que la participation du Canada à ce genre de mission permettra d’atténuer les flots de réfugiés et de lutter contre la radicalisation, ce qui aura un impact non seulement dans les États fragiles, mais partout sur la planète.

De son côté, Ralph Goodale  a noté que « L’évolution des conflits se déroulant à l’étranger continue d’avoir une influence sur la nature de la sécurité au Canada, ainsi que sur les Canadiens et les intérêts canadiens ».

Le ministre de la Défense,  Harjit Sajjan a dit que le Canada est prêt à déployer entre 400 et 600 militaires et policiers qui vont œuvrer au maintien de la paix. Tous ne seront pas déployés dans les mêmes opérations.

Ottawa va privilégier la protection des civils, des réfugiés, des femmes et des enfants.

Lester B Pearson l’inventeur du concept du maintien de la paix des Nations Unies

Le Canada est à l’origine du concept de Casques bleus, élaboré lors de la crise de Suez en 1957 par le ministre des Affaires étrangères de l’époque Lester B. Pearson. En février, le Canada ne comptait en février que 36 soldats déployés sous les couleurs de l’ONU, contre un record de près de 3.000 en 1993.

Le réengagement canadien s’inscrit dans le cadre d’une vaste offensive de charme lancée depuis son élection, en octobre, par le Premier ministre libéral Justin Trudeau, désireux de ramener le Canada à la table des nations après une décennie frileuse sur la scène internationale.

Ottawa a en particulier lancé en mars une campagne pour siéger dans cinq ans au Conseil de sécurité des Nations unies. Justin Trudeau avait alors annoncé que le Canada serait candidat à un siège de membre non permanent du Conseil pour la période 2021-2022

(Avec La Presse Canadienne, l’AFP et CBC)

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